Ouverture de la saison au Châtelet avec Cruzar la Cara de la Luna (Gagner l’autre côté de la Lune), un opéra mariachi signé José « Pepe » Martinez. Trompettes y sombreros en version lyrique ? D’une certaine manière. Il s’agit en fait d’un musical créé au Houston Grand Opera dans le cadre de l’opération Songs of Houston, une série de commandes mettant en scène les diverses communautés peuplant la capitale du Texas. Là bas, cette romance convoquant trois générations, depuis le grand-père parti du Mexique pour chercher fortune dans le nord jusqu’à la petite fille qui ne sait plus que quelques mots d’espagnol, est ancrée dans le quotidien. Ici, on est charmé par la musique (excellent Mariachi Vargas de Tecalitlán : six violons, trois trompettes, harpe, guitare, guitarrón et vihuela) et séduit par le professionnalisme de la troupe, où chanteurs classiques et voix traditionnelles se marient sans fausse note. A la troisième des six représentations, samedi soir, la salle est enthousiaste, mais loin d’être pleine : les rythmes hispaniques attirent moins que les feux de Broadway. C’était déjà arrivé il y a deux ans avec Magdalena de Villa-Lobos. C’est dommage : en matière d’entertainment, ce côté de la Lune vaut bien l’autre.
François Lafon
Au Châtelet, Paris, les 25 (matinée et soirée), 26 et 27 septembre.