Dimanche 27 juillet 2025
Concerts & dépendances
L’Orchestre Métropolitain de Montréal fondé il y a 44 ans est lié aujourd’hui à la personne du chef québécois Yannick Nézet-Séguin qui le dirige depuis 25 ans, par un contrat de directeur musical à vie. Excellent chef de fosse et désormais directeur musical du Metropolitan Opera de New York, Nézet-Séguin développe également une importante activité dans le domaine symphonique. Si chacun des concerts que nous avons entendu dirigés par lui a toujours apporté son lot de relatives déceptions, ce concert parisien – étape d’une tournée européenne qui passait par Montréal, Bruxelles, Vienne, Hambourg et Baden Baden – se révéla franchement frustrant mais sauvé par la formidable prestation du pianiste Alexandre Kantorow. Le copieux programme s’ouvrait par La Valse de Ravel, belle démonstration des individualités instrumentales de cette phalange, mais dirigée avec un énergie et une épaisseur qui privait l’œuvre de sa finesse et excluait tout mystère. La courte composition Eko-Bmijwang Aussi longtemps que la rivière coule ») inspirée par l’eau de la compositrice anichinabée Barbara Assiginaak (née en 1966) et créé en 2021 par les mêmes, coulait avec une infinie poésie comme le fleuve Saint-Laurent dont elle se veut l’écho.
Le 2e Concerto pour piano de Camille Saint-Saëns semble avoir été composé pour les doigts, la sonorité pleine et pour le style d’Alexandre Kantorow. C’est certes celui de ses débuts à la scène et au disque sous la direction paternelle (Bis), et il en maîtrise si bien la sagesse néo-classique, la fantaisie mélodique et les envolées dans ses trois mouvements que l’on demeure fasciné – presque au point d’oublier une direction bien épaisse. La Symphonie n° 6 dite Pathétique de Tchaïkovski dirigée en force et toujours dans l’excès montrait certes l’excellence des musiciens québécois, notamment vents et cuivres tout à fait en valeur, mais ne permettait pas de percer les mystères de cette oeuvre atypique. 
Olivier Brunel

Paris (Philharmonie), 24 juin (photo ©) Arthur Elgort)

Alexandre Kantorow avec le SWR, dit. A. Orozco-Estrada les 10/07 à Freiburg (Brahms, Concerto pour piano n°1), 12 et 13/07 à Grenade (Brahms, Concertos pour piano 1 & 2) ; avec R. Capuçon (v) le 15/07 à Bad Kissengen (Brahms) ; avec R. Capuçon (v), L. Power et V. Julien-Laferrière le 16/07 à Wupperthal (Brahms) ; avec l'Orch. phil. de Marseille, dir. L. Foster le 22/07 à La Roque d'Anthéron (Brahms) ; avec le Scottish Ch. Orch.,dir. M. Emelyanychev le 25/07 à Londres (BBC Proms, Saint-Saëns) ; avec l'Orch du Fest de Verbier, dir. T. Currentzis le 31/07 à Verbier (Rachmaninov, Rhapsodie sur un thème de Paganini) ; avec le Phil. de Hong Kong, dir. J. Van Sweden le 31/08 à Amsterdam (Rachmaninov) ; récital Bach/Liszt, Medtner, Rachmaninov et Bach/Brahms le 4/09 à Hagen-Haus, Liechtenstein ; avec l'Orch phil royal, dir. V. Petrenko le 12/09 à Bucarest (Liszt) ; récital Bach, Liszt et Chopin le 20/09 à Sainte Marie du Mont ; avec l'Orch de Strasbourg, dir. A. M. Patino-Osorio le 26/09 à Strasbourg et 27/09 à Thaon-les-Vosges (Prokofiev, Concerto pour piano n° 3).
mardi 10 juin 2025 à 08h03
Cette deuxième reprise de la production de 2020 de Manon de Jules Massenet d’après l’Abbé Prévost, signée par Vincent Huguet qui fut l’assistant de Patrice Chéreau, retrouve pour ses premières représentations la distribution de sa création. On admire toujours sa somptueuse mise en scène qui transpose l’action dans les Années folles avec une direction d’acteurs impeccable, même si on ne comprend pas très bien l’ajout du rôle de Joséphine Baker et qu’on déplore plusieurs libertés avec le livret (certaines ont heureusement été corrigées). Les décors monumentaux d’Aurélie Maestre évoquent l’architecture des années 1920, et les costumes de Clémence Pernoud sont constamment magnifiques. Très originale avec son ballet de cabaret, la chorégraphie réglée par Jean-François Kessler est admirable de fantaisie.
Un peu déçu de ne pas revoir le couple Nadine Sierra - Benjamin Bernheim, si parfait dans le Roméo et Juliette de Gounod au Metropolitan Opera la saison dernière, on retrouve avec bonheur la soprano égyptienne Amina Edris qui maîtrise toutes les facettes du rôle complexe de Manon avec une excellente diction et un Benjamin Bernheim en belle santé vocale dont c’est, avec Faust et Hoffman à notre avis, le meilleur rôle. Roberto Alagna lui succédera dans la deuxième série de représentations. Excellents aussi, le Lescaut d’Andrzej Filończyk et le Guillot de Morfontaine plutôt jeune de l’Australien Nicholas Jones. On a particulièrement apprécié la sobriété et la noblesse de Nicolas Cavallier dans le rôle du Comte des Grieux et retrouvé avec émotion dans celui, très épisodique, de l’Hôtelier le vétéran de la maison, Philippe Rouillon. Dirigés avec beaucoup de subtilité et d’efficacité par Pierre Dumoussaud, récemment nommé directeur musical de l'Opéra de Rouen-Normandie, l’Orchestre et les Chœurs de l’Opéra de Paris sont ici à leurs niveaux superlatifs.
Olivier Brunel
Opéra Bastille, le 1er juin 2025
Prochaines représentations les 11, 14, 17 et 20 juin, à 19 h
Photo : Amina Edris (Manon) & Benjamin Bernheim (Le Chevalier des Grieux) © Sébastien Mathé /Opéra de Paris
 

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