Mardi 19 mars 2024
Vivaldi enlisé dans la lagune
Des concertos banalisés par une interprétation compacte
12 Concerti di Parigi

Si ces concertos de Vivaldi sont nommés di Parigi, ce n’est pas parce qu’ils ont été commandés par un mécène parisien ou une formation de la capitale française, mais parce qu’ils font partie d’un recueil conservé à Paris, dont le parcours demeure assez confus comme le relate de manière détaillée Olivier Fourès dans le livret. Seuls deux d’entre eux sont des concertos originaux (RV 133 et RV 114), les autres sont constitués d’emprunts divers à des œuvres antérieures à 1720 dont on trouve les partitions à Turin. Ces concertos sont grosso, c’est-à-dire sans soliste, l’orchestre est divisé en deux blocs qui passent volontiers du dialogue au tutti. Ils ne sont pas souvent joués, et on le comprend : ils ne reflètent pas le meilleur du Vénitien, mais relèvent plutôt du Vivaldi kilométrique qui nécessite une interprétation inventive et en relief pour sortir de la routine. Hélas, Stefan Plewniak semble l’avoir oublié. L’orchestre a beau être minimaliste, c’est la lourdeur qui l’emporte dans un ensemble compact, et les tentatives de donner du rythme à la guitare s’avèrent insuffisantes. Faut-il voir là les effets de l'enlisement progressif de la lagune ? 
Gérard Pangon
 

Concertos RV 114, 136, 150, 157, 159, 121, 154, 160, 119, 164, 127, 133
Orchestre de l’Opéra Royal
Direction musicale : Stefan Plewniak
1 CD Château de Versailles CVS065 (Outhere)
60 min

mis en ligne le mercredi 24 août 2022

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