Samedi 27 avril 2024
Concerts & dépendances
Saintes 2018 – 5 : Leçons de solistes
mercredi 25 juillet 2018 à 19h21
Pas moins de quatre concerts pour l’avant-dernière journée du Festival, Saintes faisait monter le thermomètre dès midi avec le récital du claveciniste le plus sollicité de l’été, Justin Taylor. Fort du succès de ses enregistrements Forqueray Père et Fils et d’un surprenant Scarlatti Ligeti (chronique à venir), le voilà dans un bouquet varié de Sonates du très européen Domenico Scarlatti. Méditation et transcendance en ouverture avec la K.32, diablerie dansée avec la K.492 et acrobatie pyrotechnique avec la K.27. L’interprète joue les funambules en toute décontraction sur un instrument qu’il qualifie de « superbe », avant de passer au Continuum de Ligeti, faux rock flamboyant et vrai minimalisme qui explore tous les rouages d’une mécanique de précision qui déraille, explose et crée l’illusion d’un temps arrêté. Premier bis « un peu cliché, mais… » (JT) : les Barricades mystérieuses de Couperin, suivi d’une électrique K.519 de Scarlatti : « Vous ne savez pas à quoi vous vous exposez si vous me poussez à revenir… avec Scarlatti ! ». Chiche !
Dans l’après-midi, précédé d’une opportune beethovénienne Ouverture d’Ondine d’E.T.A. Hoffmann, on aurait pu croire que Benny Hill, coiffé d’une perruque argentée, s’était glissé derrière un (magnifique !) pianoforte… Mais non, c’était bien Ronald Brautigam, tout sourire, qui offrait une interprétation magistrale du Concerto n° 4 de Beethoven, dirigé par le chef Michael Willens, à la tête du Jeune Orchestre de l’Abbaye.
Le soir, déception totale avec la recréation de Issé de Destouches (1697) par Les Surprises de Louis-Noël Bestion de Camboulas. Soit cet opéra donné en version de concert et présenté comme un « pilier de la période post-Lully et pré-Rameau » (?) est d’un intérêt très relatif comparé aux deux « piliers » susnommés, soit la préparation de cette reconstitution sans charme avait été bâclée, tant les chanteurs semblaient égarés, tel cet Apollon surexcité ou ce Jupiter boulevardier… Seules Chantal Santon (1ère Hespéride/Doris) et Eugénie Lefebvre (Une Hespéride/Issé) parvenaient à convaincre. 
En revanche, enfin du style et de la fraîcheur avec le dernier concert de cette journée contrastée confiée au violiste François-Joubert-Caillet et son ensemble L’Achéron. Virtuosité du jeune Haendel italien des années 1700 dans ces joyaux miniatures que sont les cantates Agrippine et Armide grâce à la soprano Deborah Cachet, et intensité du violon baroque révélé par la soliste Lathika Vithanage.               
Franck Mallet

(photo :Justin Taylor © Sébastien Laval)
 

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