Rentrée musicale au théâtre de l’Athénée : Canti d’amor, musique de Monteverdi, par l’Ensemble des jeunes du Muziektheater Transparant (Antwerpen, Belgique). Wouter Van Looy, le metteur en scène, a imaginé un montage d’extraits de madrigaux à partir de l’Arianna, considéré à son époque comme le plus bel opéra de Monteverdi, dont le livret nous est parvenu mais pas la musique, si ce n’est un Lamento célèbre. Belle idée a priori que cet opéra en creux, nourri de pièces qui sont comme un atelier du théâtre en musique. « Certains chanteurs ont ce talent incroyable de rendre leur imagination visible avec leur voix et la présence de leur corps, presque sans rien faire. Les jeunes ont fréquemment ce talent, qu’ils perdent souvent quand ils veulent approfondir les techniques de chant et de dramaturgie », explique Van Looy dans sa déclaration d’intention. Mais l’exercice est un peu ardu pour la quinzaine de stagiaires à la technique encore verte, ayant pour tout bagage un scénario assez incompréhensible fondé sur l’idée que l’on ne ressent ni n’exprime mieux l’amour et ses tourments que lorsqu’on est jeune et inexpérimenté. Autre atmosphère, autre monde dans la fosse, où le chef Nicolas Achten dirige un ensemble non moins jeune mais remarquablement au point, accréditant l’idée que le madrigal est un théâtre pour l’oreille auquel la scène ne peut offrir qu’un complément redondant.
François Lafon
Théâtre de l’Athénée, Paris, jusqu’au 28 septembre. Le 26 septembre à 19h : présentation par le musicologue Philippe Cathé Photo © DR