Vendredi 29 mars 2024
Un son Vienne 1819
Ronald Brautigam date le dernier Beethoven
 
Le même, pas pareil
Un Beethoven visionnaire
La révolution Maurizio Pollini (1976)
Sonates pour piano op. 101, 109, 110 et 111

Pour quel piano(forte) Beethoven a-t-il composé ses dernières sonates ? A cette époque de sa vie, ce n’est qu’avec un crayon tenu entre les dents en contact avec le cadre de l’instrument et jouant de toutes ses forces que le compositeur pouvait percevoir son piano. La sonorité de ces sonates, il l’a donc plus rêvée qu’entendue. Ronald Brautigam lui, les entend et les joue sur un pianoforte Graf de 1819. Après celles de Haydn et Mozart, il termine ainsi son intégrale des sonates de Beethoven (il va enregistrer maintenant les variations et autres pièces pour clavier du compositeur) sur instruments d’époque. Plus proche de Pollini que de Brendel, Brautigam est plus architecte que poète. Cette trilogie finale (avec l'opus 101, si proche en esprit) a les mêmes qualités que le reste du cycle : un jeu énergique, voire sec, un style péremptoire, servi par une technique fulgurante qui se joue de toutes les limitations des instruments d’époque… contre lesquelles s’est battu Beethoven. Mais ce que les pianofortes ajoutaient de piquant et de frais dans les premières sonates sonne ici un peu réducteur, et toute cette virtuosité ne suffit pas à faire sonner sa copie d’un piano Graf de 1819 avec la richesse et le confort d’un piano d’aujourd’hui. Le modernisme de ces trois dernières sonates est ainsi gommé et elle paraissent datées. On peut rêver maintenant de Brautigam sur un piano moderne...
Pablo Galonce

Sonates pour piano op. 101, 109, 110 et 111
Ronald Brautigam (pianoforte)
1 SACD Bis BIS-SACD-1613
1 h 17 min

mis en ligne le samedi 16 octobre 2010

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