Vendredi 29 mars 2024
Soubresauts symphoniques
Colin Davis et le LSO donnent à Carl Nielsen les couleurs de la vie
Symphonies n°4 et 5

« La musique est la vie, et comme elle, elle est inextinguible, » écrit Carl Nielsen au début de la partition de sa Quatrième Symphonie sous-titrée L'Inextinguible. Composée entre 1914 et 1916, celle-ci constitue en quelque sorte une réponse aux bouleversements qui marquent l’Europe avec la Première Guerre mondiale. Et le compositeur y donne libre cours à son tempérament : marqué par ses premières années au milieu d’une nature où les plantes, comme les hommes ou les animaux, doivent se battre pour exister, il a toujours refusé la musique trop lisse pour laisser vivre pulsions et soubresauts. La Quatrième Symphonie alterne ainsi des moments de chaos, où les vents et les percussions semblent se détester, et des moments d’apaisement où l’on a l’impression d’assister à la naissance d’une harmonie nouvelle. Et peu importe qu’elle soit construite en quatre mouvements, comme une symphonie classique, d’ailleurs ils se distinguent à peine l’un de l’autre : ce qui compte, c’est la masse sonore en perpétuelle évolution, aussi indécise, dramatique, sereine, morne ou exaltée que chaque minute de l’existence. Quant à la Cinquième Symphonie, composée cinq ans après la précédente, elle procède de la même volonté dans un climat un peu plus paisible. Sur ce terrain-là, les couleurs du London Symphony Orchestra et le dynamisme insufflé par Colin Davis font merveille et donnent le sentiment que chaque musicien participe, lui aussi, au combat de Carl Nielsen pour la vie.
Gérard Pangon

Symphonies n°4 et 5
London Symphony Orchestra
Direction musicale : Colin Davis
1 CD LSO Live
1 h 07 min

mis en ligne le dimanche 23 janvier 2011

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