Vendredi 19 avril 2024
Questions sans réponses
Iván Fischer éclaire la matière plus que l’esprit de Bruckner
Symphony no. 9

Iván Fischer continue avec l’Orchestre du Festival de Budapest sa traversée du répertoire romantique, de Schubert à Mahler, en cherchant une voie à mi-chemin entre la (les) tradition(s) et le renouveau philologique. Il reste fidèle à ce programme dans la Neuvième symphonie de Bruckner, toujours soucieux de lire le texte sous une lumière nouvelle, de dégraisser sans assécher, de fouiller dans les coins sans perdre le grand dessein. Dans une œuvre marquée plus qu’aucune autre par les interrogations spirituelles de son compositeur, le résultat séduit puis intrigue. Dans le premier mouvement où l’on entend des détails nouveaux dans une masse allégée, avec un orchestre splendide de couleurs et de souplesse, les progressions qui conduisent au dernier crescendo manquent un peu leur effet angoissant. Le scherzo, lui, ne rate pas son effet entre les brutaux accents et un trio évanescent comme jamais. Fischer retient quelque peu les accords colossaux qui ouvrent le dernier mouvement, et dans la suite il souligne le côté pastoral et apaisant plutôt que le mysticisme, adoucissant dans la dernière ligne droite le suffocant accord qui clôt la symphonie sur une note de terreur. Pour ceux qui cherchent une dimension plus mystique, Eugen Jochum ou Carlo Maria Giulini (DG) ouvrent la porte vers des dimensions plus mystérieuses d’une partition décidément compliquée à cerner. 
Pablo Galonce

Symphonie n° 9 en ré mineur
Orchestre du Festival de Budapest
Direction musicale : Iván Fischer
1 SACD Channel Classics
55 min

mis en ligne le lundi 19 décembre 2022

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