Mercredi 26 novembre 2025
Alfred saynètes
Lyrique et sauvage, Schnittke magnifié au piano par Nicolas Stavy
Aldred Schnittke, piano music, volume 1
Quelle belle découverte que ces pièces pour piano seul d’Alfred Schnittke (1934-1998) ! L’éditeur suédois Bis qui possède à son catalogue plusieurs titres de ce prolixe compositeur soviétique d’origine allemande – il fut célèbre pour ses musiques de film – dont l’œuvre a souvent été étiquetée « polystyliste », nous promet sous les doigts de Nicolas Stavy une suite à ce premier volume. Les références sont les intégrales de Boris Berman publiée dans les années 1990 chez Chandos et celle, plus récente par les trois pianistes Simon Smith, Richard Beauchamp et John Cameron chez Delphian.
Non chronologique, elle contient une grande heure d’œuvres composées à des périodes différentes, comme nous l’explique l’excellente notice de Tatjana Frumkis. Pianiste par nécessité, il se moquait un peu des difficultés techniques comme on peut l’entendre dans l’ébouriffante Sonate n°2 de 1990, d’une complexité technique et rythmique extrême, et que créa Irina, son épouse. Complexe aussi et d’un sérialisme qui ne renonce ni à la mélodie ni à un art poétique de la raréfaction, le Prélude et Fugue de 1963. Très originale également la configuration des Cinq Préludes et (une) Fugue de 1953/54 dans un mode tonal et d’une facture encore romantique.
Les dodécaphoniques Cinq Aphorismes créés à New York en 1990 par le pianiste russe Alexandre Slobodyanik et inspirés par la poésie sombre de son dédicataire Joseph Brodsky, jouent avec virtuosité du contraste, tandis que les Petites pièces pour piano, cycle de huit saynètes dédiées au fils du compositeur et dans une optique proche de celles de Schumann, Bartók, Tchaïkovski ou Prokofiev, laissent rêveur sur ses capacités lorsqu’on apprend qu’il les a créés à six ans ! Nicolas Stavy, non seulement ne fait qu’une bouchée de cette complexité instrumentale, mais donne une unité à ces pièces si différentes pourtant, en en soulignant l’essence mélodique, le lyrisme, la poésie et l’ironie sous-jacente.
Les dodécaphoniques Cinq Aphorismes créés à New York en 1990 par le pianiste russe Alexandre Slobodyanik et inspirés par la poésie sombre de son dédicataire Joseph Brodsky, jouent avec virtuosité du contraste, tandis que les Petites pièces pour piano, cycle de huit saynètes dédiées au fils du compositeur et dans une optique proche de celles de Schumann, Bartók, Tchaïkovski ou Prokofiev, laissent rêveur sur ses capacités lorsqu’on apprend qu’il les a créés à six ans ! Nicolas Stavy, non seulement ne fait qu’une bouchée de cette complexité instrumentale, mais donne une unité à ces pièces si différentes pourtant, en en soulignant l’essence mélodique, le lyrisme, la poésie et l’ironie sous-jacente.
Olivier Brunel
• Agenda des concerts de Nicolas Stavy, voir ici, dont 1/12 Fauré/Debussy/Chausson à Paris (BnF/Richelieu/salle Ovale) avec le Trio Élégiaque et M. Desmond (alto) ; 18/01 Falla/Bosc à Paris (L’Entrepôt) avec le Trio Élégiaque ; Schnittke/Schubert/Bach 30/01 à Chantilly 30/01 et à Paris (Salle Cortot)
Schnittke : Prelude et Fugue (1963) ; Sonate n° 2 (1990) ; 5 Préludes et Fugue (1953-54) ; Petites pièces (1971) ; Cinq Aphorismes (1990)
Nicolas Stacey (piano)
1 CD Bis 2797 (distr Outhere)
1 h 10 min.
mis en ligne le mercredi 26 novembre 2025
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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