Samedi 20 avril 2024
Une Septième de feu
Ivan Fischer dirige un Dvorak explosif
 
Le même, pas pareil
Dvorak aux accents allemands
Kubelik et le Philharmonique de Berlin
Symphonie n° 7 - Suite en La Majeur

Une orchestration économe, une atmosphère parfois sombre, des thèmes pas particulièrement bohèmes : c’est évident, la Septième de Dvorak ne sera jamais aussi populaire que sa Neuvième, la Nouveau Monde, la symphonie la plus jouée, encombrant chef d’oeuvre qui incite à ne voir chez lui qu’un gentil pourvoyeur de mélodies slaves et cache ainsi d’autres pages. Sous le choc de la Troisième symphonie de Brahms, il compose donc cette Septième symphonie presque d’un trait. Mais si l’influence est perceptible (comme aussi celle de Wagner dans le deuxième mouvement), le pire serait de diriger cette œuvre comme du (faux) Brahms à moins d’en faire un pur exercice académique. Ivan Fischer, qui pour être hongrois n'en comprend pas moins la musique de ses voisins tchèques, ne se trompe pas et rend justice à cette œuvre difficile. Il y a dix ans, il avait enregistré déjà et très bien les Huitième et Neuvième symphonies, rééditées aujourd’hui chez Channel Classics. Sa Septième est encore plus aboutie, ne serait-ce que parce que son Orchestre du Festival de Budapest a gagné en rondeur, en puissance, en virtuosité. Mais aussi parce qu’il sait traduire la fébrilité de la partition, son exaltation, sa richesse rythmique (le scherzo est une pure merveille) avec conviction. Pour les amateurs d’un Dvorak plus enjoué, l’aimable Suite Américaine sonne comme une récréation après cette sombre symphonie.
Pablo Galonce

Symphonie n° 7 - Suite La Majeur
Orchestre du Festival de Budapest
Direction musicale : Ivan Fischer
1 SACD Channel Classics CSS SA 30010
59 min

mis en ligne le mardi 27 avril 2010

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