Vendredi 29 mars 2024
Un mythe en cantates
Sunhae Im dans les bras d'Orphée
Orfeo(s)

On s’intéresse beaucoup actuellement au mythe d’Orphée. La présente réalisation nous transporte non pas à l’époque de la naissance de l’opéra mais un siècle plus tard, au début du XVIIIème, et il s’agit cette fois de cantates. On est alternativement en Italie, plus précisément à Rome, et en France, disons à Paris. Pas mal d’œuvres ont été attribuées à tort à Pergolèse. Bien que publiée sous son nom un an après sa mort, cette cantate Orfeo (deux récitatifs et deux airs) est vraisemblablement authentique. Le compositeur d’opéras s’y manifeste assez nettement, et l’on va jusqu’à percevoir, dans le second air, l’auteur de la Servante maîtresse. Tout autre est L’Orfeo d’Alessandro Scarlatti. Après une introduction, cinq récitatifs et airs se succèdent, qui tous traduisent une profonde unité de sentiment. Le troisième air, sans basse continue, s’impose par sa grande noblesse. Louis-Nicolas Clérambault (1676-1749) est le premier maître de la cantate française inspirée de modèles italiens mais adaptée à l’esprit national, dans une atmosphère de sensibilité gracieuse selon le principe de la « réunion des goûts ». Il en laissa en quatre livres vingt-six, dont Orphée (1710), et d’autres restées manuscrites. Rameau en ses débuts prit le relais, créant avec notamment son Orphée (1721 ou avant) de véritables opéras en miniature. La soprano sud-coréenne Sunhae Im rend vocalement toute justice à ce répertoire. Elle parvient aussi à restituer le sens des paroles, y compris les françaises.
Marc Vignal

Cantates italiennes et françaises de Pergolèse, Clérambault, A. Scarlatti et Rameau
Sunhae Im (soprano)
Akademie für Alte Musik Berlin
1 CD Harmonia Mundi HMC 902189
1 h 10 min

mis en ligne le mardi 19 mai 2015

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