Samedi 2 août 2025
4 Saisons pour un éternel printemps
Encore un enregistrement des 4 Saisons ? Oui, mais il serait dommage de rater celui-ci, signé par Le Consort
 
Le même, pas pareil
Amandine Beyer et Gli Incogniti, la référence
Le quattro stagioni

Il est conçu, joué et dirigé par Théotime Langlois de Swarte (LDS), entouré de  sa phalange de musiciens du Consort, co-fondé par lui en 2015 : il avait alors 20 ans. Un orchestre étoffé, avec pas moins de 16 violons, qui sonne magnifiquement, notamment  grâce à un enregistrement réalisé dans la grande salle de l’Arsenal de Metz. Lui-même joue ici un très beau violon de 1733 de Carlo Begonzi, après des enregistrements avec un autre splendide instrument de Joseph Stainer de 1665. Resté proche de William Christie et des Arts florissants, qui ont été au cœur de sa formation, « LDS » n’est plus seulement un violoniste passionné : il est devenu chef d’orchestre et « chef de bande », au vu de la qualité de ses complices comme le claveciniste Justin Taylor ou Sophie de Bardonnèche. Violoniste brillante, elle a publié en 2024 un CD passionnant, « Destinées » qui rend hommage à dix compositrices baroques inconnues ou méconnues, telle Elisabeth Jacquet de La Guerre. En conclusion de leur enregistrement, elle joue ici l’Adagio d’une sonate en trio de Giorgio Gentili. Un Double album qui, aux côtés des 4 Saisons, comporte plusieurs autres concertos du même Vivaldi d’époques variées, mais aussi de ses contemporains ou inspirateurs comme Giorgio Lambranzi, qui a composé nombre de musiques de ballets – ici adaptées en duo et en trio par LDS et Olivier Foures. LDS n’est pas seulement érudit, il cherche aussi dans cette version à faire entendre la poésie et les implications métaphysiques du cycle des Saisons. Ainsi, cet hommage à la nature que soulignent les sonnets qui accompagnent la partition où chants d’oiseaux, aboiements, cor de chasse, pluie et tonnerre sont bien présents, constitue un mélange fougueux et poétique. Aussi explicite dans le livret qu’en interview, LDS témoigne que les 4 Saisons l’ont fasciné enfant et furent l'une des sources de son amour du violon, rendant hommage à l’enregistrement de sa consœur Amandine Beyer : « écouté des centaines de fois, mais plus encore » lorsqu’il s’est lancé dans son propre enregistrement. L’aria du Motet Nulla in mono pax sincera chanté ici par Julie Roset ajoute une présence vocale à l’album : fils de professeurs de chant, LDS a baigné dès sa plus tendre enfance dans l’ambiance des chorales ou de petites comédies musicales où il a fait ses premières armes. Son propre répertoire est déjà vaste, du baroque au contemporain, comme l’illustrent plusieurs de ses enregistrements précédents (pour le même éditeur) en compagnie du luthiste Thomas Dunford – « Mad Lover » (voir ici) –  ou du pianiste Tanguy de Williencourt, « Proust, ou le concert retrouvé ».
Denis Mechali
 
• En concert le 1er/08 à Saint Tropez (« Nuit du château de la Moutte), 18/09 à Auvers-sur-Oise avec Le Consort (« Poslude à l’opus 44 », Festival) et le 16/10 à Paris (« Concert du 10ème anniversaire du Consort », Salle Gaveau)

Vivaldi : Le quattro stagioni, Concerti armonici et inventive
Julie Roset (soprano), Sophie de Bardonnèche (violon)
Le Consort
Direction musicale : Théotime Langlois de Swarte (+ violon)
2 CD Harmonia Mundi 902757.58
1 h 30 min.

mis en ligne le vendredi 1 août 2025

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