Vendredi 19 avril 2024
Sonates avec effets
Bruno Procopio remplit l'espace avec Carl Philipp Emanuel Bach
Württenberg Sonatas Wq49

Dans les six Sonates wurtembergeoises, composées en 1742-1744 et parues en 1744 à Nuremberg chez Johann Ulrich Haffner, éditeur auprès duquel il avait sans doute été introduit pas son père, Carl Philipp Emanuel Bach multiplie les effets dramatiques : points d’orgue, silences inattendus, changements de tempo, etc. En outre, l’étendue du clavier s’élargit et le discours gagne en ampleur dans ce deuxième recueil publié juste après les six Sonates prussiennes. C’est vrai en particulier de la sonate en si mineur, la dernière des six : son Moderato initial est un extraordinaire spécimen de fantaisie, avec ses relents de récitatif et d’ouverture à la française, ses phrases qui semblent se perdre, ses ruptures en tous genres. Bruno Procopio, qu’on entend sur un clavecin de John Philips (Berkeley 2000) aux belles sonorités, joue franchement le jeu : Carl Philipp Emanuel Bach n’est pas pour lui un musicien de salon, sa musique doit remplir l’espace. Dans l’Allegro initial de la sonate en mi mineur, la troisième du lot mais la quatrième composée, il met en évidence ce contraste : notes répétées (en une sorte de martèlement) à une main, mélodie à l’autre. Celle dans la tonalité plutôt rare de la bémol majeur (n°2) est toute en relief. D’autres belles versons existent, isolées ou dans le cadre d’un programme plus vaste. Pour qui souhaite acquérir les seules Wurtembergeoises, la réalisation de Bruno Procopio s’impose en tout premier lieu.
Marc Vignal

Les six sonates wurtembergeoises H.31-36 (Wq.49/1-6)
Bruno Procopio (clavecin)
2 CD Paraty 515501
1 h 33 min

mis en ligne le samedi 4 juillet 2015

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