Mardi 9 septembre 2025
Fleur bleue
La magnificence restituée d’un Dieu bleu des Ballets russes vieux de cent ans
Le Dieu bleu
Sauf erreur, voici avec Le Dieu bleu de Reynaldo Hahn le premier enregistrement d’orchestre des Frivolités Parisiennes, formation appréciée jusque-là dans un répertoire lyrique léger, de Massenet (voir ici) à Maurice Yvain (et ici), en passant par Messager, Hervé, Cole Porter… ou Hahn. Captés en concert à la Cité de la Musique et de la Danse de Soissons (et encore ici), le chef d’orchestre Dylan Corlay et ses soixante-dix musiciens rendent justice à ce ballet chorégraphié par Fokine et dirigé par Inghelbrecht pour les Ballets russes en 1912, avec en vedette Nijinski et Karsavina, et des décors et costumes de Bakst.
Avec un livret orientalisant de Cocteau, Diaghilev, le commanditaire, vise un succès dans l’esprit de celui de la Shéhérazade de Rimski-Korsakov. Pas facile de se faire une place après les illustres Oiseau de feu (1910) et Pétrouchka (1911) de Stravinsky pour le futur compositeur de Ciboulette (1923) qui met cependant les bouchées doubles, signant une orchestration des plus raffinée, qui détaille au maximum l’écriture pour les vents – la flûte du Prélude suivie de celle du Miracle ! –, gonflant à loisir le souffle des cordes, quitte à leur imprimer un rythme irrésistible – la Danse des Bayadères du Lotus est à rapprocher de celles qui irriguent les Évocations « extrême-orientales » de Roussel –, ce qui ne l’empêche nullement de s’inspirer d’airs anciens, comme cette Danse des souvenirs. Le piano de Clair de lune, la présence de la harpe et du glockenspiel ou l’appel des cuivres – Monstres et démons – ajoutent du mystère et un caractère bien spécifique à une partition dont Les Frivolités Parisiennes restituent la magnificence suprême.
Avec un livret orientalisant de Cocteau, Diaghilev, le commanditaire, vise un succès dans l’esprit de celui de la Shéhérazade de Rimski-Korsakov. Pas facile de se faire une place après les illustres Oiseau de feu (1910) et Pétrouchka (1911) de Stravinsky pour le futur compositeur de Ciboulette (1923) qui met cependant les bouchées doubles, signant une orchestration des plus raffinée, qui détaille au maximum l’écriture pour les vents – la flûte du Prélude suivie de celle du Miracle ! –, gonflant à loisir le souffle des cordes, quitte à leur imprimer un rythme irrésistible – la Danse des Bayadères du Lotus est à rapprocher de celles qui irriguent les Évocations « extrême-orientales » de Roussel –, ce qui ne l’empêche nullement de s’inspirer d’airs anciens, comme cette Danse des souvenirs. Le piano de Clair de lune, la présence de la harpe et du glockenspiel ou l’appel des cuivres – Monstres et démons – ajoutent du mystère et un caractère bien spécifique à une partition dont Les Frivolités Parisiennes restituent la magnificence suprême.
Franck Mallet
• Les Frivolités Parisiennes interprètes des Contes de Perrault de F. Fourdrain, V. Lesort (mes), dir. D. Corlay les 22, 23 et 24/11 à Dijon (Opéra) ; Le Petit Faust d’Hervé, S. Espeche (mes), dir S. El Ghadab les 29 et 30/11 à Reims (Opéra), 13, 14, 17 et 19/12 à Paris (Athénée Th. Louis-Jouvet) ; La Cage aux folles de J. Herman, O. Py (mes), dir. C. Grapperon du 5/12 au 10/01/2025 à Paris (Th. Du Châtelet) ; Gypsy de J. Styne, L. Pelly (mes), dir. G. Valentine les 29, 30 et 31/12 à Caen (Théâtre) et 10 et 11/01/2025 à Reims (Opéra) ; Ubu Roi de C. Terrasse, P. Neyron (mes) les 21/02 à Boulogne-sur-Mer (Th. Monsigny) et 20/03/2025 à Chauny (Le Forum) ; No, No, Nanette de V. Youmans, E. Wilson et J. Houben (mes), dir. B. Pras les 7 et 8/03 à Reims (Opéra), 19/03 à Compiègne (Th. Impérial), 22/03 à Tourcoing (Th. Raymond Devos), du 27, au 31/03 et 1er au 5/04 à Paris (Athénée, Th. Louis-Jouvet) ; Tosca de Puccini avec M.-L. Garnier, J. Montero, C. Helmer, A. Fournaison, Florent Siaud (mes), dir. A. Cravero les 20/03 à Chartres (Th.), 23/03 à La Rochelle (La Coursive), 26/03 à Amiens (MC), 3/04 à Maubeuge (Le Manège) et 7/04 à Compiègne (Th. Impérial) ; Brundibar de H. Krása, M. Mayette-Holtz et J.-C. Berutti (mes), dir. L. Langrée les 3 et 6 au 8/06 à Paris (Op. Comique) ; La Vie parisienne d’Offenbach, V. Lesort (mes), dir. A. Cravero les 27 et 28/06 à Paris (Th. Châtelet)
Hahn : Le Dieu bleu
Les Frivolités Parisiennes
Direction musicale : Dylan Corlay
1 CD b.records LBM 074 (distribué par Outhere)
48 min.
mis en ligne le vendredi 5 septembre 2025
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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