Vendredi 19 avril 2024
Fantaisies viennoises
Mozart et les instruments à vent : babillages et bourdonnements
Gran Partita – Wind Serenades K 361 & 375

Au début des années 1780, alors que sa mère Marie-Thérèse vient de mourir, l’empereur d’Autriche, Joseph II, s’installe en despote éclairé et réforme tous azimuts pour renforcer la cohésion de l’Etat Habsbourg. Adepte de la bureaucratie et de la législation, il n’aime guère les fêtes et les grands rassemblements, mais la musique trouve quelque grâce à ses oreilles, ce qui explique peut-être qu’il crée à la cour un ensemble musical réduit, composé de deux cors, deux hautbois, deux clarinettes et deux bassons. L’aristocratie viennoise, qui pourtant apprécie peu son souverain, copie ce modèle impérial, d’autant plus qu’une telle formation convient bien au genre musical à la mode, la sérénade, dont la légèreté et les badineries font le bonheur des soirées divertissantes. Mozart suit le mouvement, mais il est bien incapable de se limiter à des amusettes de circonstance, même s’il n’en perd pas l’esprit : ses sérénades jouent aussi sur la gravité, et donnent parfois l’impression d’esquisses pour de futurs dialogues d’opéra. De conciliabules en tête-à-tête, de babillages en fantaisies chorales, les solistes de l’Akademie für alte Musik Berlin sont des maîtres en la matière.
Gérard Pangon

Sérénades pour vents K 361 et K 375
Solistes de l’Akademie für alte Musik Berlin (hautbois, clarinette, cor, cor de basset, basson, contrebasse)
1 CD Harmonia Mundi HMM 902627
1 h 12 min

mis en ligne le vendredi 18 juin 2021

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