Samedi 27 avril 2024
Douleur noire
Syncrétisme religieux autour de Schnittke et Pärt
Schnittke - Pärt
Entre chant orthodoxe, christianisme, romantisme et médiévalisme, le syncrétisme de la musique religieuse de Schnittke et Arvo Pärt se développe à la fin des années soixante-dix – au moment où le régime soviétique laisse un peu plus de liberté aux artistes. Le Concerto pour chœur de Schnittke (1934-1998) s’inscrit dans une tradition venue du XIXe siècle qui passe ensuite par Tchaïkovski et Rachmaninov. Tirée du Livre des lamentations du poète médiéval arménien Narek, l’œuvre en quatre mouvements est pour l’essentiel méditative, excepté la « douleur noire » du second volet, plus agité, ourlé de dissonances et qui se termine par un beau solo d’une voix de soprano – qui réapparaît en ouverture du 3ème mouvement. Sans oublier la version du créateur, Valéry Polyansky en 1984 qui l’enregistra six ans plus tard avec le Chœur a cappella symphonique russe (Chandos), cette nouvelle interprétation du Chœur de chambre philharmonique estonien se distingue par la qualité exceptionnelle de ses voix et la clarté de sa polyphonie – d’autant plus magnifiées par les écarts de voix nuancés qu’Arvo Pärt adopte dans sa technique de tintinnabulement pour la version révisée de 1991 des Sept Antiphones du Magnificat.
Franck Mallet
Schnittke : Concerto pour chœur (1984) ; Trois Hymnes sacrées - Pärt : Sept Antiphones du Magnificat
Chœur de chambre philharmonique estonien
Direction musicale : Kaspars Putnins
1 SACD BIS 2521 (dist. Outhere)
1 h 01 min
mis en ligne le jeudi 16 septembre 2021
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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