Jeudi 28 mars 2024
Didon et Enée, version collège
Une option défendue par le jeune Leonardo Garcia Alarcon
Didon et Enée

Un OVNI, ce Didon et Enée. On se demande encore où, sous quelle forme et dans quelles conditions cet opéra d’à peine une heure, très moderne dans sa concision, a été créé. Dans un collège de jeunes filles, par les élèves elles-mêmes, ou dans un grand théâtre, où il aurait fait partie d’un masque, spectacle total très apprécié en Angleterre en cette fin de XVIIème siècle ? Au festival d’Ambronay, dont il est un habitué, le jeune chef argentin Leonardo Garcia Alarcon opte pour la première thèse, ne serait-ce que parce qu’il dispose de voix très jeunes, d’élèves presque, et qu’en bon disciple de son compatriote Gabriel Garrido - connu pour avoir « reméditerranisé » Monteverdi -, il dirige cette musique avec une souplesse et un sens de la couleur qui vont à l’encontre de bien des interprétations anglo-saxonnes. Il faut oublier les divas – de Janet Baker à Jessye Norman – qui ont marqué le rôle de la reine de Carthage, pour s’attacher à la jeune Solenn’Lavanant Linke, dont la voix est un peu verte et l’émotion bridée. Mais les chœurs sont enthousiasmants, les danses déchaînées et les Sorcières qui poussent Enée à quitter la Reine pour aller fonder Rome ont un côté Harry Potter assez réjouissant.
François Lafon

Didon et Enée
Solenn’Lavanant Linke (Didon), Alejandro Meerapfel (Enée), Yeree Suh (Belinda), Fabian Schofrin (la Sorcière)
Cappella Mediterranea, Nouvelle Ménestrandie
Direction musicale : Leonardo Garcia Alarcon
1 CD Ambronay Editions AMY022
53 min

mis en ligne le jeudi 23 septembre 2010

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