Samedi 20 avril 2024
Diaphane
Rémi Geniet joue Bach tout en fluidité
Rémi Geniet - Bach

« On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans, » écrivait Arthur Rimbaud, qui d’ailleurs ne le sera jamais. A 21 ans, Rémi Geniet l’est déjà, et interprète Bach avec application. Lui qui a triomphé un peu partout dans le monde, en particulier au Concours International Reine Elisabeth en 2013 avec le 3ème Concerto de Rachmaninov – il n’a pas été pour rien élève de Brigitte Engerer, elle-même formée à l’école russe – ne manifeste pas face à Bach le talent qu’on a pu lui trouver ailleurs. Non que son jeu manque de personnalité, mais la clarté et la limpidité, qui allègent judicieusement des Russes un peu compacts, mènent Bach vers une transparence telle qu’on finit par passer au travers. Rémi Geniet déroule sans heurt un programme dont l’un des morceaux les plus insolites est le Caprice sur le départ de son frère bien-aimé, une pièce de jeunesse (1704) composée par Bach pour le départ de son frère Johann Jacob à la cour de Suède, qui décrit les états d’âme de la famille et des amis qu’il quitte. Et Rémi Geniet la joue avec une impressionnante fluidité. Est-ce suffisant pour traduire l’esprit de ces saynètes terminées par des sonorités évoquant le cor de postillon ? Pas sûr. Attendons la suite.
Gérard Pangon

Partita n°4 BWV 828 ; Caprice sur le départ de son frère bien-aimé BWV 992 ; Suite anglaise n°1 BWV 806 ; Toccata en do mineur BWV 911
Rémi Geniet (piano)
1 CD Mirare MIR 268
1 h 19 min

mis en ligne le jeudi 12 mars 2015

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