Mercredi 24 avril 2024
Vocalises et concupiscence
Un petit Haendel sorti de l'ombre et pas si anodin
Arminio

Hermann (Arminio, chez Haendel), c’est un peu le Vercingétorix des Germains, sauf que lui, il a vaincu les Romains en l’an 9 après Jésus-Christ. Au début de l'opéra, les Germains sont anéantis, et tandis qu’Arminio tarde à fuir, son beau-père le trahit et provoque son arrestation, d’autant plus souhaitée par le général romain Varo que celui-ci n’a d’yeux que pour Tusnelda, la femme d’Arminio. Pour sauver son mari de la mort, elle hésite, Varo ou pas Varo ? C’est alors que les Germains retrouvent leur panache, qu’Arminio est libéré par son beau-frère, qu’il prend la tête des troupes et que Varo meurt en même temps que ses légions sont écrasées. Trahison, concupiscence, sacrifices, retournements, voilà un livret propre au drame. Mais Haendel ne se tire pas très bien de ces situations embrouillées et de ce livret bavard : la première moitié de l’opéra enchaîne les airs, avec Max-Emanuel Cencic et ses acolytes vocalisent de manière impeccabe, mais on peine à s’intéresser à l’affaire, même si l’orchestre en fait un peu plus qu’il ne faudrait pour tenter, sans doute, de maintenir l’attention. Et l'on comprend bien alors pourquoi cet Haendel-là est resté dans l'ombre. Puis on trouve quelques moments plus subtils, typiquement haendeliens, par exemple un magnifique Ho veleno, e ferro avanti par Layla Claire à l’acte 3, et un final superbe. Ouf, il était temps.
Gérard Pangon

Arminio
Max Emanuel Cencic (Arminio), Layla Claire (Tusnelda), Juan Sancho (Varo) Vince Yi (Sigismondo), Ruxandra Donose (Romisa), Xavier Sabata (Tullio), Petros Magoulas (Segeste)
Armonia Atenea
Direction musicale : George Petrou
2 CD Decca 478 8764-5
2 h 30 min

mis en ligne le samedi 4 juin 2016

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