Vendredi 19 avril 2024
Venise Renaissance
Association réussie de voix et de vents par La Guilde des Mercenaires
Gloria a Venezia !

A la fin du XVIème siècle, Monteverdi n’était pas encore installé à Venise et Vivaldi n’était pas né que la Cité des Doges, économiquement sur le déclin, brillait artistiquement. Titien, Le Tintoret et Bellini y étaient célèbres, les artistes y venaient de toute l’Europe, les musiciens franco-flamands, par exemple, venaient s’y former comme Josquin des Prés ou Adrian Willaert qui fut maître de chapelle à la basilique Saint Marc de 1527 jusqu’à sa mort en 1562. Constitué d’un florilège de quelques compositeurs de cette époque, cet album fait la part belle à Giovanni Gabrieli, élève de Willaert tout comme Claudio Merulio dont un Magnificat ouvre le programme. Dès les premières mesures, l’association des voix avec des instruments - uniquement à vent, c’est le propre de La Guilde des  Mercenaires -, donne le ton : raffinement des chanteurs, prolongement de la voix par un trombone ou un cornet et art du contrepoint, le tout dans un bel équilibre. Même impression chez Giovanni Gabrieli où solistes et chœurs rivalisent d’ornementations, avec, en intermèdes, de belles canzon purement instrumentales en guise de respiration. Quant à la chanson à boire de Roland de Lassus qui termine le programme, fondée sur les criailleries de quelques joyeux lurons qui s’apprêtent à duper un aubergiste, elle permet de découvrir un versant moins connu du compositeur.
Gérard Pangon

Claudio Merulio : Magnificat – Giovanni Gabrieli : Canzon, Ricercar et pièces sacrées – Gioseffo Guami : Canzon alla francese « La Lucchesina » - Adrian Willaert : Le dur travail – Roland de Lassus : Lucescit iam à socii
La Guilde des Mercenaires
Direction musicale : Adrian Mabire
1 CD Château de Versailles Spectacles CVS041
54 min

mis en ligne le mardi 7 septembre 2021

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