Jeudi 28 mars 2024
Univers contrastés
Tobias Feldmann et Boris Kusnezow, un duo bien accordé
 
Le même, pas pareil
David Oistrakh,
le grand modèle
Polychrome

Un Richard Strauss charmeur, chez qui l’on entend déjà, au violon, la voix et même l'orchestre du Chevalier à la rose, précédé d’un Prokofiev soufflant le doux (quel mélodiste !) et le dur (quelles ruptures !), eux-mêmes coiffés au poteau par le jeune Ravel, encore fauréen (ce qui n’est déjà pas mal) mais déjà pleinement ravélien, c’est-à-dire insaisissable mais diablement efficace jusque dans cette mal-aimée 1ère sonate pour violon et piano trop souvent éclipsée par la plus renommée 2ème. Une polychromie (d'où le titre du programme) bien trouvée pour les jeunes Tobias Feldmann et Boris Kusnezow, le premier brillant lauréat du concours Reine Elisabeth en 2015, le second chambriste déjà largement reconnu. L’album pourrait aussi s’intituler « Equilibre », tant le pianiste est habile dans l’art de passer quand il le faut du rôle d’accompagnateur à celui de leader, tant le violoniste sait prendre la parole comme le ferait une voix (et pas seulement dans Strauss) ou cultiver l’abstraction sans assécher le propos. Un art qui marche sur les brisées de celui de David Oistrakh, pour qui Prokofiev a transcrit sa 2ème Sonate de la flûte au violon. 
François Lafon

Ravel : Sonate pour violon et piano n° 1 "Sonate posthume" - Prokofiev : Sonate pour violon et piano n°2 - Richard Strauss : Sonate pour violon et piano
Tobias Feldmann (violon), Boris Kusnenow (piano)
1 CD Alpha 253 (Outhere)
1 h 07 min

mis en ligne le lundi 6 février 2017

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