Mardi 16 avril 2024
Un Voyage d’hiver dans le creux de l’oreille
Thomas Bauer et Jos van Immerseel jouent la carte de la confidence
 
Le même, pas pareil
Voyage d’hiver au-delà de la souffrance
Matthias Goerne et Alfred Brendel en concert
Voyage d’hiver

Un Voyage d’hiver de chambre. C’est toujours le cas, direz-vous. Oui, mais le baryton Thomas Bauer, que l’on connait pour ses lieder de Schumann chez Naxos, joue comme peu de ses confrères la carte de la confidence. Dans le livret qui accompagne le disque, il exprime sa passion pour Wilhelm Müller, l’auteur des poèmes mis en musique par Schubert, et insiste sur un amour malheureux que celui-ci aurait vécu, et qu’une biographie n’aurait révélé que récemment. C’est dire l’importance qu’il accorde au texte, jusqu’à frôler par moments le commentaire et la sur-articulation. Jos van Immerseel, qui l’accompagne sur un pianoforte peu sonore et au son boisé, a dû le faire travailler dans ce sens, comme il l’avait déjà fait, il y a vingt ans, avec le baryton Max van Egmond, que l’on appelait à l’époque le Fischer-Dieskau du baroque. Cela dit, et pour peu que l’on admette ce parti-pris, on ne décroche à aucun moment, sans pour autant être vraiment ému. On se souvient de cette passion discrète en vingt-quatre stations comme d’une de ces rencontres que l’on fait dans un train ou une salle d’attente, lorsqu’un inconnu vous raconte sa vie la plus intime avant de disparaître à jamais.
François Lafon

Voyage d’hiver
Thomas Bauer (baryton), Jos van Immerseel (pianoforte)
1 CD Zig-Zag Territoires ZZT 101 102
1 h 11 min

mis en ligne le jeudi 2 décembre 2010

Bookmark and Share
Contact et mentions légales.
Si vous souhaitez être informé des nouveautés de Musikzen laissez votre adresse mail
De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.