Vendredi 29 mars 2024
Un pianiste singulier
Premier récital de Louis Schwizgebel, un jeune Suisse à suivre
Poems

Expression méditative, stylo dans la bouche, lunettes jetées sur des pages de musique : avec ce récital intitulé Poems, le jeune pianiste suisse Louis Schwizgebel (26 ans) se pose en penseur, ou plutôt en narrateur, à travers des œuvres inspirées par des poètes. Dès Gaspard de la nuit (Ravel, d’après Aloysius Bertrand), c’est d’abord son style (on n’ose dire son écriture) qui frappe : jeu perlé sans être sec, aérien sans être immatériel, analytique sans être démonstratif, lyrique quand il le faut. Du mystère là où ses confrères (de Samson François à Alexandre Tharaud) distillent l’angoisse. Dans la plus bavarde Vallée d’Obermann (Liszt, 1ère Année de pèlerinage, d’après Senancourt), il gère le temps en conteur, ne « donnant l’âme » que progressivement, pensant déjà, dirait-on, à Elis, trois Pièces nocturnes pour clavier de Heinz Holliger – intervalles extrêmes et rythmes hindous d’après le poète expressionniste Georg Trakl. Avec les quatre Lieder de Schubert-Liszt (poèmes de Rellstab, Stolberg, Rückert, Goethe) qui terminent le programme, il s’agit d’oublier les mots pour raconter en musique. Louis Schwizgebel les joue avec l’élégance et le sens de l’ellipse qui font de lui un pianiste très singulier. 
François Lafon

Ravel : Gaspard de la nuit - Liszt : La vallée d'Obermann - Holliger : Elis, Drei Nachtstücke für klavier - Schubert-Liszt : Ständchen, Auf dem Wasser zu singen, Du bist die Ruh, Erlkönig
Louis Schwizgebel (piano)
1 CD Aparté AP067
58 min

mis en ligne le lundi 14 octobre 2013

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