Vendredi 29 mars 2024
Un charme savoureusement contradictoire
Anima Eterna souhaite bon anniversaire à un Debussy d’époque
 
Le même, pas pareil
La Mer aux reflets fauves
Inghelbrecht en 1954
Prélude à l\'après-midi d\'un faune - Images - La Mer

Double anniversaire : les vingt-cinq ans de l’ensemble Anima Eterna et les cent-cinquante de la naissance de Debussy. Jos van Immerseel, debussyste archéologique au pianoforte (les Images, déjà, en 1993), applique ses principes à l’orchestre : bois fruités, cordes en boyau, recherche d’un son chaleureux tempéré par un rythme net, éloigné des errances impressionnistes souvent pratiquées dans ce répertoire. Le Prélude à l’après-midi d’un faune, rêve panthéiste, « décors successifs » inspirés de Mallarmé, naissance de la musique moderne, s’en porte bien : textures allégées, impression d’air circulant entre les pupitres. Avec les Images - plus complexes, relevant d’un folklore rêvé (encore), déployant toute la palette orchestrale, de l’arachnéen à l’explosion de couleurs (Iberia) -, Anima Eterna se heurte à ses limites : on découvre des détails généralement noyés dans la masse, mais la masse, justement, est un peu maigre, en dépit d’une prise de son flatteuse. Même problème avec La Mer : les timbres chatoient, les rythmes révèlent leur fabuleuse complexité, mais cette mer manque de danger, ses courants sont trop prévisibles. Reste le charme savoureusement contradictoire de ce Debussy « d’époque », à la fois désuet et irréductiblement moderne. 
François Lafon

Prélude à l'après-midi d'un faune - Images - La Mer
Anima Eterna Brugge
Direction musicale : Jos van Immerseel
1 CD Zig-Zag Territoires ZZT313
1 h 15 min

mis en ligne le vendredi 16 novembre 2012

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