Mardi 16 avril 2024
Tout un monde lointain avec Emmanuelle B.
Le violoncelle de Henri Dutilleux selon Emmanuelle Bertrand
Tout un monde lointain

Créé au Festival d’Aix-en-Provence en 1970 par son commanditaire (Mstislav Rostropovitch), le concerto pour violoncelle Tout un monde lointain de Dutilleux est l’une de ses œuvres les plus jouées… et enregistrées. D’une douceur éthérée – « marque de fabrique » du Français –, cette partition dont chaque volet est porté par un vers de Baudelaire réclame du soliste un jeu d’une rare exaltation. Si Emmanuelle Bertrand exprime dans un style captivant, grâce à son soin du détail et la variété de l’expression, le songe mystérieux des correspondances baudelairiennes, hélas les partenaires de la violoncelliste, formation et chef, s’ennuient ferme… et nous avec. Dommage ! Quinze ans après un premier enregistrement (même éditeur), Emmanuelle Bertrand remet sur le métier les Trois Strophes sur le nom de Sacher, autre « tube » flamboyant du compositeur. Sans écarter la première, cette seconde version est en vérité d’une intensité supérieure. Mariage heureux des deux solistes dans la Sonate pour violoncelle et piano de Debussy – qui porte en elle toute la mélancolie et les chatoiements à venir de l’art de Dutilleux. Notre vœu : que la violoncelliste n’attende pas quinze ans pour retrouver tout un monde lointain avec un orchestre aussi talentueux qu’elle.
Franck Mallet

Dutilleux : Tout un monde lointain ; Trois Strophes sur le nom de Sacher - Debussy : Sonate pour violoncelle et piano
Emmanuelle Bertrand (violoncelle), Pascal Amoyel (piano)
Luzerner Sinfonieorchester
Direction musicale : James Gaffigan
1 CD Harmonia Mundi HMC 902209
48 min

mis en ligne le mardi 24 novembre 2015

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