Jeudi 28 mars 2024
Subtile palette
Martin Helmchen sur les traces de Schumann
Noveletten - Gesänge der Frühe

Quand le pianiste n’est que le faire-valoir de son piano – fût-ce un poétique instrument historique -, cela donne des résultats frustrants. Ce n’est pas le cas avec Martin Helmchen, qui joue Schumann sur un magnifique Bechstein de 1860 issu de la collection du facteur Chris Maene (connu pour le non moins magnifique et très recherché piano à cordes parallèles commandé par Daniel Barenboim – voir ici) et en tire des effets surprenants, que le clavier plus « unifié » des instruments modernes ne rend pas aussi naturellement. Rien de péjoratif dans le mot « effet » : sous ses doigts et avec un tel instrument, le jeune amoureux des Novelettes (du nom d’une cantatrice, Clara Novello) et le génie décanté des Chants de l’aube trouvent une logique que bien des pianistes n’atteignent pas : allègement bienvenu pour les premières « tout feu tout flamme » (1838, année des Scènes d’enfant et des Kreisleriana) et rêverie déjà hors du temps pour les seconds (1853, moments de bonheur avant la déchéance). Entre les deux, trois des Soirées musicales signées Clara (Wieck, pas Novello !) nous ramènent sur terre, trouvant sous les doigts de Helmchen des ponts inattendus avec les sautes d’humeur du grand Robert. Belle prise de son, rendant justice à la subtile palette du fortepiano Bechstein.
François Lafon

Robert Schumann : Novelletten, Op. 28 - Gesänge der Frühe, Op. 133 - Clara Schumann (1819-1896) : Soirées musicales, Op. 6 (Notturno, Mazurka, Toccatina)
Martin Helmchen (Fortepiano)
1 CD Alpha-Classics Alpha 857 (distribué par Outhere)
1 h 10 min

mis en ligne le vendredi 29 avril 2022

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