Mercredi 24 avril 2024
Spritz oriental
À la croisée du temps et de l’espace, l’esprit orientaliste à Strasbourg
Rains

Avec à l’affiche quatre compositeurs japonais – né en 1937, Taïra s’installa en France en 1966, où il suivit l’enseignement de Jolivet, Dutilleux et Messiaen (…) –, Les Percussions de Strasbourg développent avec encore plus d’acuité le rapport physique à leurs instruments. Ainsi, Hiérophonie V (1975) de Taïra, mélange allégrement cris et tambours découpés en îlots d’une sauvagerie abrasive. Rain tree (1981) de Takemitsu apparaît comme l’inverse de Taïra, avec son ruissellement parcimonieux de gouttelettes chantantes sur le bois et le métal du xylophone et du glockenspiel. Si l’on oublie Sange de Malika Kishino (née en 1971), ennuyeux capharnaüm  de « gestes » contemporains, Regentanz (2018) de Toshio Hosokawa (né en 1955), troisième pièce majeure de cet album, reprend et prolonge l’idée de Takemitsu d’une résonance entre mondes physique et spirituel, quitte à cultiver une lenteur méditative. Commande des Percussions de Strasbourg, la partition dérive sur l’onde des tam-tams, gongs, kwon gongs, baolos, water gongs et mokushos, dans un espace polychrome – manière pour le compositeur comme pour les interprètes d’affirmer le suprématisme de la percussion, si habile à fusionner le temps et l’espace. 
   Franck Mallet

Hosokawa : Regentanz - Kishino : Sange - Taïra : Hiérophonie V - Takemitsu : Rain tree
Les Percussions de Strasbourg
1 CD Percussions de Strasbourg PDS 119
1 h 07 min

mis en ligne le samedi 25 avril 2020

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