Jeudi 28 mars 2024
Sentiment intime et sonorités dénudées
Le grand écart beethovénien du Quatuor Terpsycordes
Con intimissimo sentimento

Des instruments du luthier Vuillaume (1798-1875) inspirés de Stradivarius, des cordes en boyau et des archets classiques pour jouer deux Quatuors éloignés de vingt-cinq années, l’un encore proche de Haydn, l’autre à la pointe extrême de l’introspection beethovénienne : le Quatuor Terpsycordes, connu pour une « Jeune fille et la mort » de Schubert déjà sur instruments d’époque, cultive le grand écart. Il le cultive encore plus en indiquant que s’il a réuni ces deux œuvres, c’est parce que le final de la première, La Malinconia (la Mélancolie) et le grand adagio de la seconde, « Chant de remerciement sacré d’un convalescent à la divinité, dans le mode lydien », se répondent par-delà les années. Pour ce 15ème Quatuor, on attend moins une approche baroqueuse que pour le 6ème. Mais les Terpsycordes enfoncent le clou : selon eux, l’intimissimo sentimento indiqué en tête du « Chant de remerciement » « trouve un écho particulier dans les sonorités dénudées et sensibles des instruments Vuillaume ». Le fait est qu’ils n’en rajoutent pas dans le style baroque, malgré quelques coquetteries, et que ces deux mouvements où Beethoven mêle contemplation et exaltation s’accommodent bien de ces « sonorités dénudées ». Mais pour trouver la cohérence interne de chacun de ces Quatuors, leur jeu délié, leur son dégraissé ne suffisent pas toujours. Cela se passerait d’ailleurs plutôt mieux dans le monumental 15ème que dans le plus composite 6ème
François Lafon

Quatuors à cordes op. 18 n° 6 - n° 15 op. 132
Quatuor Terpsycordes
1 CD Ambronay Editions AMY037
1 h 07 min

mis en ligne le mercredi 3 avril 2013

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