Mardi 23 avril 2024
Sans accroc
Mais que manque-t-il au Chopin élégant de Yundi ?
 
Le même, pas pareil
Claudio Arrau, sombres Préludes
Préludes

Double écueil pour les interprètes des Préludes de Chopin : faut-il chercher une unité dans ces vingt-quatre instantanés de formes et d’humeurs violemment contrastés, faut-il les charger d’un poids psychologique, voire d’un pathos particuliers, sous prétexte qu’ils ont été en partie composés par un Chopin ravagé lors de son séjour funeste à Majorque ? Parmi les pianistes qui se sont attaqués au corpus entier, Alfred Cortot, Claudio Arrau ont répondu « oui » aux deux questions, là où Samson François a joué le jeu de la diversité et Maurizio Pollini celui du kaléidoscope structuraliste. Aujourd’hui Yundi Li (ou Yundi tout court, comme on dit Johnny), il y a quinze ans lauréat, maintenant juré du concours Chopin de Varsovie, semble répondre oui à la première question, non à la seconde. Pour preuve, il enchaîne les Préludes sans pauses, dans un élan continu, tout en leur conservant un aspect ludique, presque léger. Son jeu, depuis son intégrale light des Nocturnes du même Chopin (voir ici), s’est densifié pourtant, s’est simplifié aussi, il a mûri, pourrait-on dire. Mais que ce beau piano, élégant, sans accroc, manque à ce point de vraie personnalité reste un problème que seuls peuvent ignorer les fans de l’artiste, presque aussi nombreux que ceux de la locomotive Lang Lang.
François Lafon

24 Préludes opur piano op. 28 - Préludes n° 25 op. 45 et 26 KK IVb/7
Yundi (piano)
1 CD Deutsche Gammophon 481 1910
39 min

mis en ligne le mardi 29 septembre 2015

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