Vendredi 26 avril 2024
Rhapsodies pour clarinette à l'américaine
Carter versus Corigliano, ou l'attrait des contraires
American Clarinet Concertos

Impossible d'imaginer sans elle la musique américaine : depuis Gershwin, la clarinette est l'instrument que l'on associe volontiers aux sonorités du Nouveau Monde. Américains, John Corigliano et Elliott Carter le sont, mais avec des esthétiques diamétralement opposées : l'éclectisme du premier, d'un savoir faire indéniable, est tout aussi prononcé que l'économie de moyens du second, dont le moins qu'on puisse dire c'est qu'il possède une voix authentiquement personnelle. Dans le Concerto de Corigliano, le soliste est souvent aux prises avec un orchestre gigantesque, pour ne pas dire tonitruant, et la clarinette d'Eddy Vanoosthuyse doit souvent lutter (avec brio, d'ailleurs) pour ne pas être noyée sous des énormes coulées de son. Changement radical de ton dans le Concerto pour clarinette d'Elliott Carter, d'autant plus que dans cette version, comme le compositeur en laisse le choix au chef, chaque pupitre de l'orchestre n’est constitué que d’un seul instrumentiste : autour de la clarinette, Carter déploie son discours comme un orfèvre pour entretenir un dialogue de vingt minutes. Le soliste, le Philharmonique de Bruxelles et Paul Meyer (clarinettiste plus chef que jamais) n'auraient pu rendre un plus bel hommage à cet immense compositeur disparu tout récemment.
Pablo Galonce

Corigliano : Concerto pour clarinette et orchestre - Carter : Concerto pour clarinette
Eddy Vanoosthuyse (clarinette)
Orchestre Philharmonique de Bruxelles
Direction musicale : Paul Meyer
1 CD Æon AECD 1230
50 min

mis en ligne le mardi 26 février 2013

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