Jeudi 25 avril 2024
Réunion des contraires
César Franck, Mikko Franck, troublante homonymie
Franck by Franck
Franck (César) par Franck (Mikko) : l’occasion était trop belle. Germanique mais française, beethovénienne mais lisztienne, profane mais aspirant à la rédemption, jugée indigeste lors de sa création (1889) mais devenue avec la 3ème Symphonie « avec orgue » de Saint-Saëns la tête de pont du renouveau symphonique français à la fin du XIXème siècle (Lalo, d’Indy, Chausson, Magnard, Dukas …), la Symphonie en ré mineur de César Franck est une superbe « machine à jouer de l’orchestre » mais tend des pièges que les meilleurs chefs n’évitent pas tous, les uns se perdant dans les méandres de son écriture cyclique, les autres brisant l’élan général de l’œuvre en mettant trop en avant le plan classique qui la sous-tend. A l’instar de ses illustres prédécesseurs Thomas Beecham et Pierre Monteux, Mikko Franck parvient à réunir les contraires, tablant sur le mélange d’opulence et de finesse de « son » Philharmonique de Radio France (depuis 2015) pour se déchaîner dans l’apothéose finale. Il n’est pas moins à son affaire dans Ce qu’on entend sur la montagne, prototype oublié du poème symphonique et concurrent de la pièce homonyme de Liszt inspirée du même extrait des Feuilles d’automne de Victor Hugo, fresque spectaculaire et modulant beaucoup de près d’une demi-heure dont il parvient (presque) à faire oublier les longueurs.
François Lafon
Symphonie en ré mineur - Ce qu'on entend sur la montagne
Orchestre Philharmonique de Radio France
Direction musicale : Mikko Franck
1 CD Alpha-Classics Alpha 561
1 h 07 min
mis en ligne le mardi 21 avril 2020
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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