Vendredi 26 avril 2024
Psycho Mantra
Stockhausen réveillé par un trio de choc
MANTRA

Passage des années soixante vers la décennie suivante, du sérialisme strict à ce qui deviendra un théâtre sonore en expansion mêlant la voix, l’instrument et l’électronique, Mantra, créé en 1970, utilise deux modulateurs en anneaux, deux pianos, deux wood-blocks et deux jeux de douze cymbales antiques. À partir d’un « mantra », une formule mélodique en quatre sections, la partition ne cesse de se transformer  par un jeu d’accords répétés et d’accents variés. Sur une durée étendue à plus d’une heure, cette « nouvelle invitation au voyage [nous fait] oublier la notion du temps musical traditionnel occidental » commentent les deux pianistes Jean-François Heisser et Jean-Frédéric Neuburger, ajoutant : « l’idée de rituel, de « voyage cosmique » est renforcée par l’instrumentation particulière qui évoque les traditions orientales ». Pour l’époque, Mantra dégage une puissance hypnotique similaire aux « vertus » psychédéliques des shows de Miles Davis, Pink Floyd et Soft Machine… ou des premières œuvres « minimalistes » de Riley, Reich et Glass. Que reste-t-il de cette célébration des « seventies » par Stockhausen ? Une partition à la fois vigoureuse et méditative, d’autant plus dans cette nouvelle interprétation – la première gravée par des Français – aussi fouillée que la version de référence par Yvar Mikashoff, Rosalind Bevan et Ole Orsted (New Albion, 1990).    
Franck Mallet

Stockhausen : Mantra (1970)
Jean-François Heisser, Jean-Frédéric Neuburger (pianos), Serge Lemouton (électronique)
1 CD Mirare MIR 518
1 h 09 min

mis en ligne le jeudi 2 septembre 2021

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