Samedi 27 avril 2024
Précoce maturité
Le Chant du cygne, symbole de la jeunesse brûlée
Schwanengesang

Qu’à la différence de La Belle Meunière et du Voyage d’hiver, Le Chant du cygne ne soit pas un vrai cycle mais la réunion de quatorze lieder composés par Schubert peu avant de mourir, que dans ce patchwork convoquant trois poètes (Rellstab, Heine, Seidler) se succèdent deux mini-cycles tenant à la personnalité de chacun d’eux (la contribution de Seidler se limitant au Taubenpost final) n’enlève rien à la cohérence qui s’en dégage. Le baryton français Thomas Dolié, qui s’y confronte aujourd’hui, le fait précéder de cinq lieder célèbres couvrant l’essentiel de la précoce maturité du compositeur, induisant que l’ensemble aurait pu être titré Le Retour, tel le bouquet de poèmes de Heine dans lesquels Schubert a puisé. Un choix valorisant pour ce chanteur-acteur remarqué à ses débuts en Papageno de La Flûte enchantée (entre autres dans la version Peter Brook) mais dont la palette expressive et stylistique (beaucoup de baroque) est large. Bon choix aussi que le piano Erard de 1859 joué par Olivier Godin, s’accordant mieux que les plus lisses instruments modernes au grain particulier de sa voix. Au-delà de la reconstitution philologique, on ressent dans leur interprétation commune une liberté et une jeunesse qui rend plus touchants encore les grands thèmes schubertiens d’amour brisé, de nature hostile et de fantastique latent. 
François Lafon 

Fischerweise - Ganymed - Erlkönig - Rastlose Liebe - Dere Einsame - Schwanengesang
Thomas Dolié (baryton), Olivier Godin (piano Erard 1859)
1 CD Klarthe K059
1 h 14 min

mis en ligne le mardi 28 mai 2019

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