Jeudi 28 mars 2024
Périlleuse infaillibilité
Liszt méphistophélique selon le surdoué Kit Armstrong
Liszt, Symphonic Scenes

Jeu millimétré, commentaires magistraux : en 2010 pour son premier récital parisien, Kit Armstrong, compositeur, philosophe et mathématicien mais en l’occurrence pianiste recommandé par son maître Alfred Brendel, coupait le souffle – pour le meilleur mais pas seulement – du public du Collège des Bernardins. Revoilà ce surdoué originaire de Los Angeles mais acquéreur en 2013 de l’église Sainte-Thérèse d’Hirson (Aisne) pour y installer un atelier-salle de concert, dans un programme Liszt articulé autour des trois Mephisto Waltz et reconstituant entre autres le diptyque (avec la Procession nocturne) inspiré du Faust de Lenau. Même impression d’infaillibilité technique et intellectuelle qu’en concert, mais un peu moins devoir de premier de classe tout de même. Le programme, périlleux dans tous les sens du terme, s’accommode bien des ces interprétations très pensées, ultra-maîtrisées et dénuées de tout pathos ajouté. Dans une interview elle aussi très maîtrisée reproduite dans la pochette, Kit Armstrong justifie le choix d’un piano Bechstein – marque aimée de Liszt. Un brillant à côté duquel il ne pouvait passer, en effet.
François Lafon

Procession nocturne – Mephisto Waltz n° 1, 2, 3 – Triomphe funèbre du Tasse – Salve Polonia
Kit Armstrong (piano)
1 CD Sony 8887563732
1 h 10 min

mis en ligne le lundi 21 mars 2016

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