Vendredi 19 avril 2024
Musique pour mémoire
Version spectaculaire d'une partition pas inoubliable
Martini - Requiem pour Louis XVI

Fils d’un organiste dont un des prénoms est Martin, Johannes Paul Agid Schwarzendorf (1741-1816) naît dans le  Haut-Palatinat. Formé par son père, il s’installe à Nancy et italianise son nom en Martini. A Paris, il entame une carrière militaire, puis musicale auprès du prince de Condé et du comte d’Artois (futur Charles X). A survécu sa romance « Plaisir d‘amour ». Nommé par Louis XVI surintendant de la musique du Roi (1788), Martini poursuit sa carrière sous la Révolution et l’Empire, en particulier au Conservatoire. En 1814-1815, Louis XVIII le confirme dans sa charge de surintendant, la survivance étant attribuée à Cherubini. C’est à ce titre que lui est commandé un Requiem à la mémoire de Louis XVI et de Marie Antoinette. Il a largement recours à une « Messe des morts à grand orchestre dédiée aux mânes des compositeurs les plus célèbres » (1811), et l‘œuvre est entendue à Saint-Denis le 21 janvier 1816, jour anniversaire de l’exécution du roi. Martini meurt moins d’un mois plus tard, et l’année suivante est donné dans les mêmes conditions le Requiem en ut mineur de Cherubini, destiné quant à lui à traverser les âges. Celui de Martini se ressent de ses succès dans l’opéra, et (fidèle à la tradition française) fait usage du tam-tam. Préférence est donnée à l’homophonie et à la déclamation syllabique du texte, les grandes trames contrapuntiques étant relativement rares. De cet ouvrage certes pas inoubliable, dont les paroles ne sont pas toujours exactement celles de la messe des morts de tradition romaine, Hervé Niquet offre une lecture assez spectaculaire, faisant contraste avec la version plus intérieure de Wolfgang Riedebauch chez Christophorus, réalisée en 2016 en Franconie, région natale du compositeur, pour le bicentenaire de sa disparition. On termine (la Révolution est  toujours là) par la Marseillaise version Berlioz.
Marc Vignal
 

Jean-Paul-Egide Martini : Requiem pour Louis XVI
Adriana Gonzalez (soprano), Julien Behr (ténor), Andreas Wolf (basse)
Le Concert Spirituel
Direction musicale : Hervé Niquet
1 CD Château de Versailles CV5022
1 h 02 min

mis en ligne le jeudi 24 septembre 2020

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