Jeudi 28 mars 2024
Montées d’adrénaline
Avec Emmanuel Krivine, un Bartok à double face
 
Le même, pas pareil
Menuhin le pionnier
Concerto pour violon n° 2 - Concerto pour orchestre

Deux démonstrations de virtuosité, celle du violon (Concerto n° 2) et celle de l’orchestre (Concerto pour orchestre) : un doublé à la mesure d’Emmanuel Krivine, devenu chef après avoir été violoniste. Mais les deux œuvres ne jouissent pas d’une égale notoriété : la première est considérée comme l’égale du Concerto « A la mémoire d’un ange » d’Alban Berg, dont elle est presque contemporaine, la seconde comme une machine à jouer grand public, composée par un Bartok démotivé par son exil américain. Avec le Philharmonique du Luxembourg, qu’il a formé à sa main neuf ans durant, Krivine traite à égalité ces deux morceaux de bravoure, dont les qualités propres semblent circuler de l’un à l’autre, comme si le jeu de variations du Concerto pour violon et l’arche musicale formée par le Concerto pour orchestre constituaient une signature du compositeur. Il obtient en particulier de ses musiciens ces montées d’adrénaline, ces passages des ténèbres à la lumière qui font de cette musique un test pour apprécier la qualité d’un orchestre. Au violon, Tedi Papavrami possède lui aussi les qualités bartokiennes indispensables : virtuosité transcendante et légère distance expressive induisant l’idée d’un mélange fascinant de sincérité et d’ironie.
François Lafon

Concerto pour violon et orchestre n° 2 - Concerto pour orchestre
Tedi Papavrami (violon)
Orchestre Philharmonique du Luxembourg
Direction musicale : Emmanuel Krivine
1 CD Alpha Outhere Alpha 205
1 h16 min

mis en ligne le vendredi 19 juin 2015

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