Samedi 20 avril 2024
Mahler au laser
L’art (exagérément ?) décanté du baryton Christian Gerhaher
Le même, pas pareil
Dietrich Fischer-Dieskau, le maître
Lieder eines fahrenden Gesellen - Kindertotenlieder - Rückert-Lieder
« Vérité en-deçà des Pyrénées, erreur au-delà. » Nouvelle vérification de la formule de Pascal avec le baryton Christian Gerhaher, considéré dans les pays germaniques comme « le » successeur de Dietrich Fischer-Dieskau, mais dont les nombreux enregistrements - principalement de lieder et d’oratorios - ne suscitent ici qu’une bienveillance polie. Le voici dans trois incontournables du répertoire de Liedersänger : style, phrasé, diction, tenue de la voix sont exemplaires. Son timbre clair rappelle en effet celui de DFD, mais il ne cherche pas comme celui-ci à en compenser l’absence de couleurs par un surcroit d’expressivité. L’interprète s’efface derrière le texte, le musicien derrière la ligne de chant. Avec Kent Nagano, chef plutôt objectif, il ne surexpose pas plus les états d’âme du Compagnon errant qu’il ne surcharge les instantanés douloureux qui constituent les Kindertotenlieder, et c’est tout naturellement dans les plus abstraits Rückert-Lieder qu’il est le plus convaincant. Les timbres assez mats de l’Orchestre Symphonique de Montréal participent de ce que les tenants d’un Mahler doloriste considéreront comme un régime sec, mais que l’on peut entendre aussi comme un salutaire décapage.
François Lafon
Lieder eines fahrenden Gesellen - Kindertotenlieder - Rückert-Lieder
Christian Gerhaher (baryton)
Orchestre Symphonique de Montréal
Direction musicale : Kent Nagano
1 CD Sony 3701332
55 min
mis en ligne le mercredi 20 novembre 2013
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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