Vendredi 29 mars 2024
Magistral, folklorique et pompier
Le Requiem de Dvorak magnifiquement mis en valeur
Requiem - Symphonie n°8

En attendant le XXème siècle et ses requiems politiques ou militants, ceux de Kurt Weill, Frederik Delius ou Benjamin Britten, le XIXème voit naître un genre nouveau, le requiem pompier : Berlioz puis Verdi puis Dvorak composent des messes des morts plus proches du spectacle que de la religion, faites pour le concert, pas pour les cérémonies. Leurs requiems ne sont pas pour autant dénués de méditation ni de mysticisme, mais à côté de quelques passages prenants le grandiose a une belle place. Dvorak est le petit dernier des trois, avec un Requiem composé en 1890, où les solistes se répondent de manière inhabituelle : au lieu d'avoir chacun leur air, ils se partagent les différentes phrases d'un même passage. D'où une impression de mouvement plus que de recueillement, de vie plus que de mort. Et puis, comme il adore le faire, le compositeur puise et repuise dans les mélodies populaires, tellement content qu'il utilise et réutilise les mêmes thèmes jusqu'à plus soif. Malgré de splendides passages, son Requiem finit ainsi par s'essouffler, et cette magnifique interprétation n'y peut rien, en dépit d'un excellent orchestre, d'un excellent chœur et d'excellents solistes.
Gérard Pangon 

Requiem - Symphonie n°8
Krassimira Stoyanova (soprano), Mihoko Fujimura (alto), Klaus Florian Vogt (ténor), Thomas Quasthoff (basse)
Wiener Singverein, Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam
Direction musicale : Mariss Jansons
1 CD RCO Live (2007 - 2009)
2 h 14 min

mis en ligne le vendredi 30 avril 2010

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