Samedi 20 avril 2024
Lumière froide
L’académisme de Renaud Capuçon dans Bach et Vasks
Distant Light

Jean-Sébastien Bach - Peteris Vasks : a priori pas grand chose de commun entre ces deux compositeurs nés à 340 ans d’intervalle, à part un a pour seule voyelle dans leur nom. Mais Renaud Capuçon, qui les associe sur ce CD, nous assure que les Concertos pour violon de l’un et de l’autre se font écho, avec « une quête d’absolu dans ces œuvres. Et des moments de Grâce. » (G majuscule, s’il vous plaît) L’argument vaut pour bien d’autres, mais qu’importe : le point commun, ici, c’est Renaud Capuçon, dont la technique est irréprochable, comme d’habitude, et dont l’interprétation est lisse, comme d’habitude aussi. Il déroule même si tranquillement les concertos de Bach qu’ils finissent par manquer d’âme, ce qui est un comble pour une œuvre « en quête d’absolu. » Quant au concerto de Vasks, intitulé Lumière lointaine, et composé à la demande de Gidon Kremer qui l’a créé en 1997, il reflète les souffrances et les aspirations du compositeur letton durant la période soviétique. Avec les extrêmes aigus du violon, on imagine à la fois le souffle glacé du vent de la Baltique et les pleurs des Lettons privés de liberté, tandis que les passages vifs et rythmés, au son presque rauque, semblent exprimer les soubresauts et les douleurs de tout un peuple qui regarde vers les étoiles. Renaud Capuçon, une fois encore, en traduit parfaitement la lettre ; il n'en fait guère passer l’esprit.
Gérard Pangon

Bach : Concertos pour violon BWV 1042 et 1041 – Vasks : Concerto pour violon et orchestre à cordes <i>Tala gaisma</i>
Renaud Capuçon (violon), Céline Frisch (continuo)
Orchestre de Chambre d’Europe
Direction musicale : Renaud Capuçon
1 CD Erato 463232
1 h

mis en ligne le jeudi 17 juillet 2014

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