Vendredi 19 avril 2024
Longues distances
L’art tout en finesse du jeune pianiste Aaron Pilsan
Beethoven - Schubert

« Dis-moi ce que tu joues, je te dirai qui tu es », a-t-on envie d’affirmer aux pianistes qui cèdent à la mode du disque-concept. Le jeune Autrichien Aaron Pilsan, dix-neuf ans, disciple de Lars Vogt adoubé par Martha Argerich, ne tombe pas dans ce piège, et pourtant le programme de son premier disque donne une indication : il aime la musique qui avance, qui nécessite une main agile sans pour autant céder à la superficialité. Ambitieux, cependant, son programme : de Beethoven, la moins connue des trois Sonates op.31 et les Variations Eroica, de Schubert seize Danses allemandes et l’illustre Wanderer-Fantaisie. Comme il a un son flatteur, un jeu perlé et qu’il ne surligne pas sa conception des œuvres, on peut écouter son récital comme un excellent moment de beau piano, lisse mais pas ennuyeux. En y revenant, on y découvre plus de subtilité. Son Beethoven « de jeunesse » est encore classique, son Schubert plus fantasque. Il a en tout cas la tête et les doigts pour tenir les longues distances, développement infini des Variations Eroica comme errance-souffrance de la Wanderer-Fantaisie. « J’aime juste bien jouer du piano. En sera-t-il toujours ainsi ? » explique-t-il. La sagesse, déjà ?
François Lafon

Beethoven : Sonate pour piano op. 31 n° 1 ; Variations et fugue en mi bémol majeur « Eroica » - Schubert : 16 Danses allemandes de l’op. 33 ; Fantaisie en ut majeur « Wanderer-Fantaisie »
Aaron Pilsan (piano)
1 CD Naïve V 5385
1 h 16 min

mis en ligne le jeudi 9 octobre 2014

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