Jeudi 18 avril 2024
Liberté conditionnelle
Bonheurs et pièges d’un Beethoven sous-estimé
Triple Concerto

Tandis qu’avec l’« Héroïque » (1803-1804) il fait craquer les coutures de la symphonie classique, Beethoven compose l’aimable Triple Concerto, utilisant la formation violon-violoncelle-piano à la mode du temps. L’œuvre sera considérée comme secondaire et le restera, tout en conservant un pouvoir d’attraction certain, jeu de rôle entre solistes se renvoyant la balle et promenade entre musique de chambre élargie et symphonie concertante. Des qualités qui sont aussi des pièges, l’équilibre ne devant pas être rompu ni le ton d’ensemble perdu entre l’orchestre et les solistes, ce qui arrivait par exemple dans le célèbre enregistrement réunissant les trois « grands Russes » (Oitrakh, Rostropovitch, Richter) autour d’Herbert von Karajan. A l’autre extrémité de la chaîne stylistique, puisqu’il s’agit d’une interprétation « historiquement informée », cette nouvelle version connait un sort semblable : d’un côté les partenaires de longue date Isabelle Faust, Jean-Guihen Queyras et Alexander Melnikov jonglant avec les rythmes et mélodies, de l’autre le chef Pablo Heras-Casado traitant le Freiburger Barockorchester comme une machine de guerre, certes brillante mais auquel un René Jacobs (voir ici) sait conférer une autre souplesse. Savoureux complément : le Trio op. 36, alias sa 2ème Symphonie « réduite » par Beethoven lui-même, où nos trois solistes en liberté font des étincelles. 
François Lafon

Triple Concerto - Trio op. 36 pour piano, violon et violoncelle
Isabelle Faust (violon), Jean-Guihen Queyras (violoncelle), Alexander Melnikov (piano)
Freiburger Barockorchester
Direction musicale : Pablo Heras-Casado
1 CD Harmonia Mundi HMM 902 419
1 h 05 min

mis en ligne le samedi 20 mars 2021

Bookmark and Share
Contact et mentions légales.
Si vous souhaitez être informé des nouveautés de Musikzen laissez votre adresse mail
De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.