Samedi 20 avril 2024
Les Psalmen de Mr. Schütz
Un prisme vénitien qui comble bien des lacunes
Psalmen Davids
Après trois ans passés à s’imprégner de l’écriture vénitienne auprès de Giovanni Gabrieli, Heinrich Schütz retourne en Allemagne l'année 1612. Les 24 Psaumes de David forment ainsi son testament italien publié en 1619. Les indications de Schütz sont lacunaires – sauf qu’on peut les jouer pour solistes ou pour chœur(s), précise-t-il. Benoît Haller choisit le moyen terme : des doubles solistes et une orchestration riche. Sans doute Schütz avait-il ramené de la Sérénissime son content de saqueboutes, de cornets à bouquin et de dulcians. Haller reconstruit et rajoute aux instruments chéris de Gabrieli, non des cloches et des canons, mais des percussions dont certaines hésitent entre la guimbarde et la scie musicale. Les ténors s’amusent à singer les cymbales, tandis que les barytons se prennent pour des tambourins. L’ensemble est divertissant, fait pour éviter " la monotonie qui apparait au premier regard," nous dit Haller. Haller est à Schütz ce que Carpaccio est à Venise : à partir d’une épure, on se retrouve parmi des palmes exotiques, de charmants chiots prêts à bondir, et d’élégantes vierges attirées par la lumière. Intellectuellement, le pari se défend. Esthétiquement, c’est original.
Albéric Lagier
10 Psaumes de David opus 2
La Chapelle Rhénane
Direction musicale : Benoît Haller
1 CD K617 K617237
1 h
mis en ligne le mercredi 25 juillet 2012
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deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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