Samedi 20 avril 2024
La médaille et son revers
Bruckner vision profane, par Mariss Jansons
 
Le même, pas pareil
Eugen Jochum, le grand charismatique
Symphponies n° 6 et 7

Les Symphonies de Bruckner se suivent et se ressemblent, mais pas tant que ça. Ainsi le 6ème et la 7ème, ici enregistrées en concert au Concertgebouw d’Amsterdam avec l’Orchestre du même nom, sont respectivement la moins et la plus aimée des neuf - peut-être parce que la moins (6ème) et la plus (7ème) mystiques. Un coup double pour le chef Mariss Jansons, lequel parvient dans chacune des œuvres à étonner son public : 6ème éclatante et colorée (même le finale tant critiqué), 7ème dégraissée comme on l’aime aujourd’hui, les deux profitant des timbres magiques de l’Orchestre - toujours imbattable dans ce répertoire -, et d’une prise de son particulièrement équilibrée. Si cette vision profane (un mot bien étranger pourtant à Bruckner) convient aux deux œuvres, elle permet à Jansons, dans la 7ème si souvent enregistrée, d’éviter l’affrontement avec les grands ancêtres charismatiques (Wilhelm Furtwängler et Eugen Jochum en tête), en mettant l’accent sur les deux derniers mouvements, là où nombre de ses confrères retombent sur terre après avoir frôlé les étoiles dans les sublimes deux premiers. Ce qui veut dire - revers de la médaille -, que lesdits deux premiers, bien que savamment architecturés, manquent sous sa baguette de cet élan, de ces « suspensions temporelles » menant aux étoiles déjà mentionnées.
François Lafon

Symphponies n° 6 et 7
Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam
Direction musicale : Mariss Jansons
2 CD RCO Live 14005
1 h 56 min

mis en ligne le jeudi 11 juin 2015

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