Vendredi 26 avril 2024
La gageure des Harmonies poétiques et religieuses
Dans Liszt, Brigitte Engerer tente l’impossible
 
Le même, pas pareil
La main sur le cœur
Aldo Ciccolini avec panache
Harmonies poétiques et religieuses

Selon Alfred Brendel, « si Liszt sonne creux, la faute n’en est pas forcément à Liszt. » Dans le cas des Harmonies poétiques et religieuses, la remarque est dure, car les dix pièces qui composent ce recueil inspiré de Lamartine ne sont pas d’égale qualité. Mis à part les tubes que sont Funérailles et Bénédiction de Dieu dans la solitude, les pianistes - Brendel en tête - renâclent à les jouer. Brigitte Engerer, qui s’y colle aujourd’hui, n’a donc pas beaucoup de rivaux. La gageure n’en est pas moins de taille, car la pianiste doit affronter les plus grands dans les deux pièces susnommées, et elle-même dans les chapitres réputés insauvables que sont l’Hymne de l’enfant à son réveil, le Cantique d’amour ou l’Andante Lagrimoso. Bravo à elle pour les insauvables, dont elle retient les sanglots et ne lâche que ce qu’il faut des débordements lyriques. C’est là qu’elle dame le pion à Aldo Ciccolini, qui, dans ses deux intégrales considérées comme des références (surtout la première), ne quitte jamais le mode « main sur le cœur ». Sur l’ensemble, elle est en revanche plus inégale que Ciccolini : elle ne rate rien, mais laisse plus souvent l’ennui s’installer.
François Lafon

Harmonies poétiques et religieuses
Brigitte Engerer (piano)
1 CD Mirare MIR 084
1 h 18 min

mis en ligne le dimanche 14 novembre 2010

Bookmark and Share
Contact et mentions légales.
Si vous souhaitez être informé des nouveautés de Musikzen laissez votre adresse mail
De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.