Mardi 16 avril 2024
La déploration est toujours ce qu’elle était
Airs d'opéras français par Sandrine Piau et Les Paladins
Le triomphe de l’amour

Triomphe, triomphe, c’est vite dit ! Aux XVIIème et XVIIIème siècles, l’amour dans l’opéra français ressemble plutôt à une longue suite de tristesses et de lamentations qui évoquent jalousie, solitude, courroux, ingratitude, cruauté, fureur ou vengeance. Comme l’écrit avec justesse Sandrine Piau, si le dieu de l’amour triomphe, ceux qu’il a touchés sont généralement des victimes. D’où ces déplorations dont cet enregistrement nous offre une anthologie qui va de lassitude dans l’Acis de Lully à la marche martiale du Renaud de Sacchini en passant par la peine poignante exprimée dans le David et Jonathas de Marc-Antoine Charpentier. Cet air est sans aucun doute l’un des plus beaux, dont le rythme d’une extrême lenteur convient remarquablement au timbre clair de Sandrine Piau et à la belle expressivité des Paladins. Pour le reste, la judicieuse présence d’ouvertures purement instrumentales, qui assurent quelque respiration, et l’astucieux éventail d’œuvres, qui permet de couvrir un siècle de musique, n’évitent pas la monotonie : les interprètes ne parviennent pas toujours à faire valoir leur personnalité ainsi que celle des auteurs, et à marquer chaque œuvre de son caractère propre.
Gérard Pangon

L’Amant jaloux, Le Tableau parlant (Grétry) ; Acis et Galatée (Lully) ; Anacréon, Les Paladins, Les Indes galantes (Rameau) ; Scandenberg (Rebel-Francœur) ; Idoménée (Campra) ; David et Jonathas (Charpentier) ; La Bohémienne (Favart) ; Renaud (Sacchini)
Sandrine Piau (soprano)
Les Paladins
Direction musicale : Jérôme Correas
1 CD Naïve OP 30532
1 h

mis en ligne le samedi 31 mars 2012

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