Vendredi 26 avril 2024
L’une et l’autre
Pour redécouvrir les mélodies de Lili et Nadia Boulanger
Mélodies

Après Liszt, Nadia et Lili Boulanger : ni dans un cas ni dans l’autre, Cyril Dubois et Tristan Raës n’ont eu froid aux yeux. Succès avec le premier (voir ici), le ténor et le pianiste opérant une « mosaïque unifiée » avec des pièces savamment disparates. Face aux sœurs Boulanger – Lili trop tôt partie, Nadia devenue gourou de toute une génération mais proclamant que la chère disparue avait beaucoup plus de talent qu’elle – la gageure est différente. Surprise : les mélodies de Nadia, qui constituent l’essentiel du programme, supportent vaillamment la comparaison avec celles de Lili (Quatre chants), tant elles sont diverses et inventives : plus encore que Les Heures claires, écrites à quatre mains avec le pianiste Raoul Pugno, les neuf mélodies qui ouvrent le programme (poèmes de Verlaine, Maeterlinck ou Nadia elle-même) témoignent d’une personnalité d’auteur aussi forte et originale que l’était la personnalité de l’enseignante. Heures ternes (étrange écho…), Versailles ou le sombre Soir d’hiver mériteraient de figurer plus souvent au programme des récitalistes. Parfaitement secondé par Raës, Cyrille Dubois y fait preuve de son habituelle musicalité et soigne sa diction plus encore qu’ailleurs, mais la « mosaïque unifiée » créée par son timbre clair et son expression élégante a cette fois tendance à aplanir les aspérités qui participent à l’originalité de ces pièces. 
François Lafon 

Nadia Boulanger : Neuf Mélodies – Nadia Boulanger/Raoul Pugno : Les Heures claires – Lili Boulanger : Quatre Chants
Cyrille Dubois (ténor), Tristan Raës (piano)
1 CD Aparté/ Palazzetto Bru Zane AP 224
1 h 06 min

mis en ligne le lundi 2 mars 2020

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