Vendredi 29 mars 2024
Initials B.B.
De Bach à Boulez, le violon contradictoire de Michael Barenboim
Bach Bartok Boulez

Pour son premier CD, le violoniste fut le soliste du concerto de Schoenberg, accompagné par les Wiener Philharmoniker, sous la baguette de son père, Daniel Barenboim (Peral Music) – excusez du peu ! Son second, un album solo, le laisse donc à découvert, quoique sous l’égide d’une autre figure patriarcale… avec Bach… Guidé par : « l’épure et la réflexion de la Deuxième Partita de Bach » (Pierre Boulez),  Anthèmes 1 n’est, a priori, pas la partition la plus aisée du compositeur – d’autant plus qu’elle « introduit » ici Bartok et Bach, avant de conclure avec Anthèmes 2 du même Boulez. L’interprétation, brillante et haletante à souhait, ne peut faire oublier la part supplémentaire de lyrisme des versions de Jeanne-Marie Conquer (DG) et Diego Tosi (LBE) – tous deux membres de l’Intercontemporain. Plus à l’aise dans Anthèmes 2, Michael Barenboim trouve la flexibilité parfaite entre son instrument réel et ses doubles électroniques spatialisés. Dans l’ombre de Bach, la testamentaire Sonate de Bartok, créée par son commanditaire Menuhin, en 1944, exige autant de virtuosité que les œuvres de Boulez. Bien que « revêche et presque brutale » (Barenboim), son chant s’anime à merveille (3ème mouvement Melodia !) dans les cordes de ce violon si impétueux. À l’inverse, Bach, techniquement irréprochable, manque d’émotion. Avec plus d’expérience, peut-être…
Franck Mallet

Boulez : Anthèmes 1 ; Anthèmes 2 - Bartok : Sonate pour violon Sz.117 BB 124 - Bach : Sonate n° 3 pour violon seul BWV 1005
Michael Barenboim (violon)
1 CD Accentus Music ACC 30405
1 h 19 min

mis en ligne le mardi 23 mai 2017

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