Vendredi 29 mars 2024
Harmonies tranquilles
Le psaltérion ressuscité dans des mélodies sans arrière-pensées
Per il Salterio

Le roi David, lit-on dans la Bible, jouait du psaltérion pour psalmodier les psaumes qu’il aurait écrit. Quelques dizaines de siècles plus tard, suivant le même principe de cordes tendues sur une table d’harmonie, les Egyptiens en pincent pour le psaltérion. A partir du XIIème siècle, sans doute rapporté du Moyen Orient par les Croisés, l’instrument est utilisé en Europe, souvent joué par des femmes, les enluminures en témoignent et le Roman de la Rose y fait allusion. Alors que lui succède la cithare, née en Europe centrale, c’est en Italie et en Espagne qu’il demeure en vogue. Le programme de cet album est ainsi formé de sonates pour « salterio » écrites par des compositeurs italiens du XVIIIème siècle dont Baldassare Galuppi, le seul dont la réputation a traversé les siècles. Ce répertoire marginal ne brille pas par son second degré, on s’en doute, mais par ses mélodies faciles, galantes, souvent entraînantes, qu’on imagine bien égayer les soirées aristocratiques de l’Italie du nord, de la même façon que la mandoline accompagnait les chansons napolitaines. Ces raretés feront aujourd'hui le bonheur des amateurs éclairés.
Gérard Pangon

Sonates anonymes et d’Angelo Conti, Carlo Monza, Pietro Beretti et Baldassare Galuppi
Margit Übellacker (psaltérion), Jürgen Banholzer (clavecin et orgue)
La Gioia Armonica
1 CD Ramée RAM 1906 (Outhere)
1 h 19 min

mis en ligne le samedi 5 juin 2021

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