Vendredi 19 avril 2024
Foule sentimentale
Entre Debussy et Chostakovitch, la musique de caractère de Magin
Zal
Interprète et pédagogue né à Lodz (Pologne), Milos Magin (1929-1999) s’installa à Paris en 1960, où il fut entre autres le professeur du pianiste Jean-Marc Luisada. Son œuvre, révélée partiellement ici par le pianiste Lucas Debargue et le violoniste Gidon Kremer, associés à Kremerata Baltica, ne manque pas de caractère – à l’image de ce courroucé Concerto n° 3 pour piano, cordes, timbales et percussions de 1970 à rapprocher des partitions pour un effectif similaire de la Russe Oustvolskaya (1919-2006) avec cet instrument soliste survitaminé entrant en collision avec la percussion. Face à lui, l’Andante (1963) où un violon sentimental enlace un piano répétitif, apparaît plus anecdotique. Transcrites pour violon et piano, les Quatre Vocalises (1985) témoignent d’une assimilation de la musique de Debussy et Ravel, tandis que le 1er Concerto pour violon (1975) accuse une belle inspiration de style Europe Centrale avec ses mélodies rustiques. Entre l’Adagio pour cordes de Barber et la 3ème Symphonie de Gorecki, le tardif Stabat Mater pour cordes timbales élève lui aussi une prière qui peut émouvoir dans la version intensément affectée des musiciens baltes.
Franck Mallet
Magin : Concerto pour piano n° 3 ; Concerto pour violon n° 1 ; Andante ; Quatre Vocalises ; Nostalgie du pays ; Stabat Mater
Lucas Debargue (piano), Gidon Kremer (violon)
Kremerata Baltica
1 CD Sony Classical 19439870312
1 h 17 min
mis en ligne le samedi 16 octobre 2021
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