Jeudi 18 avril 2024
Étonnez-moi, Alexei
Du Stravinsky joué comme du Satie, et inversement
Stravinsky/Satie - Paris joyeux et triste - Piano Duets

Quel le lien unit Stravinsky et Satie ? Rien, à part une initiale commune et une vague amitié dans les années 20. Alors, pourquoi les mettre au même programme ? « Étonne-moi ! » aurait dit Diaghilev à Cocteau, et Lubimov s'en inspire. Sur cette base singulière, Lubimov réunit des œuvres que tout oppose : le concerto Dumbarton Oak et celui pour deux pianos de Stravinsky d’un côté, Socrate et Cinéma de Satie, de l’autre. Les premiers sont des œuvres de concert, les seconds des œuvres de scène transcrites pour deux pianos par John Cage (Socrate) et par Darius Milhaud (Cinéma, pour pianos arrangés). Alexei Lubimov et Slava Poprugin veulent rendre homogène le patchwork en jouant Stravinsky comme du Satie, et inversement, à un point confondant qui étonne parfois : mais le tour est joué, et la demande de Diaghilev exaucée. L’étonnement vient aussi des pianos, trois pianos d’époque restaurés (un Pleyel de 1920, un Gaveau de 1909, et un Bechstein de 1909), riches en couleurs et en harmonies (surtout « préparés, comme dans Cinéma). Le tout est très divertissant, et permet d’entendre des versions à la fois non originales mais très originales de Satie, rarement jouées avec cette verve et cette clarté des lignes musicales qui justifient un salut pour les deux pianistes. On se demande quand même pourquoi jouer du Stravinsky comme du Satie, et inversement
Albéric Lagier 

Stravinsky : Concerto Dumbarton Oak ; Concerto pour deux pianos - Satie : Socrate ; Cinéma
Alexei Lubimov et Slava Poprugin (piano)
1 CD Alpha Classics Outhere Alpha 230
1 h 17 min

mis en ligne le vendredi 22 avril 2016

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